10 ans après: Google ou l’économie de l’accès
Posted by Dominique Lahary sur 17 septembre 2007
Google a 10 ans ! Il est devenu le coeur d’Internet, écrit l’AFP.
Qu’est-ce qui a changé en 10 ans ? Tout simplement que l’économie de l’information est d’abord devenu une économie de l’accès. Que le géant du web a bâti son empire sur l’usage gratuit d’accès à l’information.Si Larry Page et Sergey Brin n’avaient pas il y a 10 ans inventé leur fameux algorithme, d’autres l’auraient peut-être fait, ou bien encore Altavista aurait conservé la suprématie qu’il avait alors. Peu importe. Google symbolise une mutation radicale de l’économie de l’information, de l’économie tout court.
« Nous avons réussi en dix ans d’Internet à considérer comme normal le fait que l’indexation universelle et l’accès aux contenus en ligne soient entièrement privés. Nous étions coutumiers des classifications bibliographiques conventionnelles, qui nous apparaissaient comme relativement objectives. D’une bibliothèque à l’autre, par exemple, le système utilisé garantissait à peu près de retrouver sous la même nomenclature un ouvrage ou un autre […]. Aujourd’hui, les modes d’indexation sont privés, concurrents, et la formule de leur algorithme aussi secrète que celle de la liqueur des Chartreux. » Joël Ronez, « Nos hasards numériques et autres opportunités fragiles », in « Le livre à l’ère du numérique », Syndicat de la librairie française, Les Cahiers de la librairie n°5, novembre 2005.
Cela signifie que l’argent et le pouvoir sont détenus non par ceux qui possèdent du contenu, mais pas ceux qui donnent accès aux contenus. Renversement radical qui n’a rien d’une aventure angélique. D’autres maîtres capitalisent le profit, c’est tout.
Et cet empire se bâtit sur la gratuité, selon le modèle inventé naguère pour la presse puis la radio, puis la télévision : la publicité permet à l’utilisateur final de payer peu, ou de ne pas payer du tout. Ce n’est toujours pas une histoire angélique.
Pour un bibliothécaire ou documentaliste, le choc est rude : les mots-clés sont devenus des biens marchands, une source de profits colossaux.Voilà le monde qui est le nôtre.
Mais c’est aussi celui du partage, de l’échange-don, de l’intelligence collective. Nous voilà rassurés ?
Capitaine Misson said
Tiens !
un nouveau blog …
Ca se fête et pas à l’eau de Vittel