Les élections locales sont des élections politiques… locales !
Posted by Dominique Lahary sur 21 janvier 2008
La presse écrite et audiovisuelle bruisse d’une question : les élections locales de mars prochains doivent-elles être «politisées» ? Des organisations politiques, des élus locaux prennent position dans un sens ou dans l’autre, souvent en fonction de considérations tactiques. Parlons du fond.
Ce blog est strictement professionnel. C’est en tant que professionnel de collectivité territoriale que je donne mon point de vue.
Cela fait des mois que, ne songeant guère d’ailleurs à cette échéance, je conclus mes interventions sur le métier de bibliothécaires ou les missions des bibliothèques ou même les enjeux du numérique par une référence aux politiques publiques, seul terrain sur lequel lesdites missions peuvent être fondées.
Ce terme de « politique publique » est bien étrange. Y aurait-il donc une « politique privée » ? Mais je l’utilise comme d’autres pour m’abstraire de ce qu’on appelle généralement la « politique politicienne », qui n’a rien de méprisable ni d’illégitime, mais s’organise a priori en référence à des enjeux d’organisation politique et à des clivages nationaux voir internationaux dans lesquels le technocrate que je suis n’a pas à entrer tant qu’il s’exprime à ce titre. J’écris là encore « technocratie » sans connotation négative et y tiens : le professionnel applique une politique et est force de proposition pour son élaboration. Mais il n’est pas détenteur de la légitimité démocratique, il n’est au mieux détenteur que d’une expertise technique.
Sont authentiquement politiques les enjeux relevant de la responsabilité, de la sphère de compétence, obligatoire ou librement choisie, d’une commune, d’un département, d’une région. Ce sont des enjeux de politiques publiques. De politique publique locale. La lecture publique en fait partie. Il est conforme à la démocratie que les citoyens appelés à voter lors d’élections municipales ou cantonales s’emparent de ces enjeux, et non exclusivement d’enjeux très strictement nationaux. Dénier aux enjeux locaux leur qualité politique, c’est réduire le champ de la politique, c’est réduire celui de la démocratie.
Que vivent donc les débats de politique locale. Il arrivera que les bibliothèques et médiathèques y aient leur place : tant mieux !
Votre commentaire