Le 8 mars 2008, à la veille d’importantes élections (municipales et cantonales), les médias traitent de la parité en politique. Et la parité en bibliothèque ?
Il ne s’agit pas bien sûr de prôner un équilibre des genres dans les équipes (encore qu’une certaine mixité, et pas seulement des genres, y soit utile), mais plutôt de s’interroger sur les postes de direction et de responsables associatifs ainsi que sur le genre des intervenants dans les journées d’étude et congrès, des auteurs des articles dans la presse professionnels et des messages (de fonds) dans les listes de diffusion… et finalement des biblioblogueurs.
Le constant est sans appel : c’est calamiteux ! Les hommes sont surreprésentés dans les postes de direction de collectivités importantes (c’est le fameux «plafond de verre», qui ne peut tout de même être absolu étant donné la l’écrasante proportion de femmes dans les équipes). Ils monopolisent une grande partie de la parole publique professionnelle.
La véritable parité à atteindre pour nous dans ces fonctions visibles, ce serait quelque chose comme 80/20. Atteindre 50/50 serait déjà un progrès, et nous n’y sommes pas ! J’ai encore le souvenir cuisant d’une journée d’étude sur l’intercommunalité, organisée à la BPI par l’ADBDP et l’ADBGV le 5 octobre 2004, qui avait vu se succéder à la tribune 23 orateurs … dont une seule femme ! (certes les orateurs n’étaient pas tous bibliothécaires, il y avait aussi des élus et des universitaires, mais ce n’est pas une raison).
Il m’arrive parfois d’être pris comme bibliothécaire pour une femme, à cause de l’ambiguïté de mon prénom – malgré l’indiscutable genre de l’abominable Saint Dominique qui, sur les cendres fumantes de la croisade des albigeois, mena le travail idéologique une fois la besogne militaire accomplie. Je suis bien désolé de contribuer à aggraver le quota.
Je ne pense pas du tout qu’un numerus clausus soit indiqué, bien qu’en tant que citoyen je constate que les lois sur la parité ont un peu atténué les déséquilibres dans la représentation politique. Mais la proportion des genres AFFICHÉS par notre profession est un symptôme. Il y a encore du travail !