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Blog professionnel de Dominique Lahary, bibliothécaire. Mes propos n'engagent que moi.

Longue traîne et réseautage

Posted by Dominique Lahary sur 9 septembre 2008

Du 3 au 6 août a eu lieu le 1er congrès de l’AIFBD (association internationale francophone des bibliothécaires documentalistes) dans l‘impressionnante et très convaincante Grande bibliothèque de Montréal. Une belle rencontre, fort bien organisée par des collègues québécois, sous la houlette du président de l’AIFBD, Réjean Savard.

En attendant les actes complets, je propose en prépublication le texte écrit de ma propre intervention intitulée Pour une approche économe de l’accès aux documents : longue traîne et réseautage [texte, diaporama].

J’y reprends la théorie des deux jambes de la bibliothèque, que j’avais développée dans mon projet d’intervention envoyé en décembre 2007 au comité scientifique puis livrée lors d’une intervention sur le désherbage à Médiadix le 15 avril 2008. Je montre que la jambe droite, la bibliothèque visible, peut être étendue grâce à la rotation des collections, horizontale ou asymétrique (comme font les BDP) tandis que la jambe gauche (la bibliothèque invisible) peut l’être par le prêt entre bibliothèques, horizontale ou asymétrique (comme celui de la réserve centrale de la Ville de Paris) : c’est ce que je nomme le « double réseautage », en utilisant un mot québécois bien commode. Puis je propose d’utiliser le modèle de la longue traîne pour rendre compte d’un fonctionnement en réseau des bibliothèques. Je conclus que la coopération et la mutualisation, appuyée sur les catalogues collectifs et une logistique de transport, permettre d’étendre l’offre pour satisfaire à bon compte les demandes récurrentes ou marginales.

Ce schéma vise à optimiser une politique de l’offre (une partie de la bibliothèque visible) et une politique de la demande (l’autre partie de la bibliothèque visible et toute la bibliothèque invisible). Il montre que cette dernière ne concerne pas que les demandes récurrentes (ce qu’on appelle en librairie les best-sellers) mais aussi les demandes marginales. Fonctionnement en réseau et réserves centrales garantissent aussi la diversité culturelle et la conservation des œuvres pour le prêt. Quant à l’encyclopédisme généralement assigné comme principe à appliquer à chaque collection, je le vois plutôt comme la résultante de l’ensemble de l’offre visible et invisible disponible en réseau.

Tout ceci ne concernait, croyais-je, que le service de la bibliothèque physique, à laquelle je crois toujours. Deux commentaires postés sur le présent blog m’ont fait comprendre que la bibliothèque numérique, elle aussi, pouvait avoir deux jambes. Courons !

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