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Blog professionnel de Dominique Lahary, bibliothécaire. Mes propos n'engagent que moi.

Le bibliothécaire coincé et la médiathèque

Posted by Dominique Lahary sur 17 novembre 2008

« Bibliothécaire aux habitudes maniaques » (Fluctuat.net)

« Bibliothécaire plutôt replié sur lui-même » (Commeaucinema.com)

« Bibliothécaire frustré » (Les inrockuptibles)

« Bibliothécaire frustré et psychorigide » (Iletaitunefoislecinema.com)

« Bibliothécaire un brin psychorigide » (Critikat.com)

« Bibliothécaire un brin lunaire » (Toutlecine.com)

« Bibliothécaire méthodique qui planifie ses vacances comme il range ses livres » (Cinemagaumontpathe.com)

« Bibliothécaire maniaque » (Cannes-fest.com)

Que nous vaut cette volée de qualificatifs ? Le rôle interprété par Jean-Pierre Daroussin dans le film « Les grandes personnes » d’Anna Novion sorti en salle le 12 novembre 2008. Il ne s’agit pas seulement de l’interprétation de critiques : la réalisatrice et scénariste elle-même parle dans ses interviewes de « bibliothécaire frustré » (Evene.fr) et décrit ainsi le personnage : « Albert le bibliothécaire est un homme bien rangé qui vit dans son monde » (Lesgrandespersonnes-lefilm.com).Et toc !

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14 Réponses vers “Le bibliothécaire coincé et la médiathèque”

  1. melvil said

    Alternative aux images un peu mièvres répérée sur CouvIllenCoul: http://couvillencoul.wordpress.com/2008/11/17/chasseur-de-livres/
    Brr….

  2. Cécile Dérioz said

    Vous souvenez-vous de la publicité pour Intel Centrino sur laquelle l’actrice Lucy Liu, rayonnante, habillée chic ,est assise sur les genoux d’une femme triste, terne, à l’évidence bibliothécaire de son état ? Pierre-Jacques Lamblin en avait décortiqué les stéréotypes dans un mail de Biblio-Fr du 9.11.2005. Rebelote avec ces citations. Oui, il est toujours de nécessité publique de casser cette image convenue : les campagnes de communication menées ici (Bm Lyon) ou là (Bm Limoge)y contribuent et sont des exemples à suivre.

  3. J’adore le moment dans le film où JP Daroussin à la question « vous faites quoi dans la vie? » annonce très fièrement : « je suis bibliothécaires » il faut voir le film (bon film hein, à voir) pour le comprendre, mais c’est un moment très rigolo, j’ai failli m’étrangler de rire tellement c’était inattendu ! :-)

  4. Anonyme said

    « Casser l’image » : pourquoi cette obsession de « l’image » ? Tout se résout-il dans l’apparence ? Vous avez un don pour exalter l’insignifiance. En fait, le vrai drame est ailleurs : la conversion de la profession au management, au marketing, à la gestion est en train de changer en profondeur le métier. Mais la chose paraît si naturelle…

  5. Anonyme said

    Je reprends – après m’être rendu compte (je suis au prêt, à l’heure où j’écris) qu’heureusement les lecteurs s’en battent les couilles de « l’image ».
    « changer le mot c’est changer l’image » : c’est en effet ce qu’ont pensé les stratèges du Crédit Lyonnais, après avoir socialisé les pertes de la banque qui en fait toujours plus pour nous. Décidément, Dominique Lahary, où allez-vous chercher vos modèles ? (Je remarque en outre que vous êtes friand d’aphorismes, que vous substituez à la vraie démarche intellectuelle. Comme quoi la remarque du « Nouvel Observateur » n’est pas sans fondement.)
    « Casser l’image convenue des bibliothèques et des bibliothécaires est une nécessité publique. » Par contre, inciter les bibliothécaires à lire pour faire correctement leur boulot et parce que ça les aiderait à penser le réel plutôt qu’à se soumettre à l’air du temps, cela ne vous paraît pas constituer une « nécessité publique ».
    Enfin ceci : le colloque, dont vous faites l’article, est infesté d’élus. Avec un pareil personnel et un thème aussi original, on peut être sûr qu’on va atteindre les sommets de la réflexion, et surtout entendre des choses jamais entendues, n’est-ce pas ? C’est drôle, à l’heure où, en bibliothèque, la moindre dépense est passée au crible par les gestionnaires tatillons, on (qui ?) permet la tenue de raouts onéreux et improductifs – au sens managérial du terme.

  6. Anonyme : nous ne sommes d’accord sur rien. Il serait fastidieux de le détailler à longueur de journée. Je récuse comme d’habitude toutes les interprétations que vous faites de mes propos, dont vous êttes libre naturellement. Si ce n’était que moi ce ne serait pas grave, mais vous ne cessez à travers moi de nier que d’autres qui ne pensent pas non plus comme vous savent aussi lire, réfléchir, bien travailler. Il n’y a pas de profondeur que celle que vous acceptez.
    Mais cette fois-ci vous tombez au moins un masque : vous n’êtes pas démocrate. Il se trouve que la source de la légitimité démocratique, c’est le suffrage universel. Toutes les bibliothèques qui ne sont pas privées relèvent indirectement du suffrage universel. Au fait, il arrivent aussi que des élus pensent, réfléchissent, agissent. Mais cela semble dépasser votre entendement.

  7. Anonyme said

    « nous ne sommes d’accord sur rien » : mais c’est précisément ce « fait » qui est intéressant ! Désirez-vous n’échanger qu’avec ceux qui partagent votre opinion ? La confirmation de l’excellence de vos opinions, c’est cela que vous recherchez ? La démocratie, ce n’est pas la recherche de la cohésion, mais le conflit, la possibilité de la dispute. Au regard de votre conception si peu exigeante de la démocratie, j’accepte (je revendique même) votre jugement : en effet, je ne suis pas un démocrate. Mais au regard de celle de Rosa Luxembourg, je le suis (« La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement. »)
    « la légitimité démocratique, c’est le suffrage universel » : Non. Je vous rappelle que fin 1932 le NSDAP avait le plus grand nombre de suffrages. Le sens de la démocratie ne réside pas dans sa forme (le suffrage universel).

  8. Il y a quelques temps, j’étais tombé sur un téléfilm où un bibliothécaire tenait le premier rôle. Surprise, les sempiternels clichés décrits plus haut n’étaient pas de sortie.
    Ironie supreme : le bibliothécaire était joué par Jean Marie Bigard.

  9. Yvonnic said

    Entièrement d’accord avec vous. Et vive le marketing ! Casser l’image négative et caricaturale d’une profession qui cherche depuis plus de 50 ans à se faire reconnaître comme telle est effectivement une démarche d’utilité publique. Mais le changement d’image n’est qu’une étape vers une reconnaissance de nouvelles missions. J’ai vu dans les annonces de la Gazette que certaines collectivités recurent des « médiathécaires ». Excellente chose dont nous devons nous réjouir. De mème que la notion de médiation et celle d’acteur du lien social devront également apparaître de plus en plus nettement dans les terminologies employées. Par ailleurs une des raisons de la dévalorisation du mot bibliothécaires » se situe probablement aussi dans le fait que c’est devenu un terme générique totalement galvaudé depuis longtemps. Dilution du sens. N’importe qui peut se decreter bibliothécaire, comme le premier venu peut apposer la plaque de psychologue sur sa porte. Il existe une bonne mesure, un marqueur, de l’évolution des mentalités à ce niveau, ce sont les DRH. Quand eux auront adopté des terminologies précises et sauront rédiger leurs annonces de façon correcte, nous aurons gagné. C’est en cours mais ce sera long.

  10. Euuuh… En quoi n’importe qui ne pourrait-il pas au contraire se décreter « médiathécaire » ? Voilà précisément un terme générique qui fait fi de toute spécialisation, de toute expertise précise – à l’inverse de nos collègues d’Amérique du nord qui aiment les appellations à rallonge. Aux yeux du public cela ne change strictement rien : l’étudiant qui fait des heures de vacation le dimanche sera un « médiathécaire », ni plus ni moins.

  11. Yvonnic said

    Vous ne croyez pas au marketing, c’est tout. Ni à l’image, ni à l’inconscient collectif. Si on poursuit votre raisonnement, nous n’avons plus aucune identification à rechercher, à imposer, n’importe quel nom échappera à l’expertise et tout sera bon. Les mediathèques existent, ce nom ne leur a pas été donné pour rien. Il correspondait à l’arrivée du multimédia. Que des années après on commence à parler de médiathécaire me parait donc assez cohérent et une avancée, c’est tout. Il existait des bibliothécaires au Moyen-âge, pas des médiathèques. Regardez l’historique de l’apparition des Discothécaires, et ça n’est pas si vieux que cela, qu’en pensez-vous ? Prefereriez-vous disparaitre sous des appelations plus larges, comme bibliothécaire chargé des acquisitions de phonogrammes (authentique) ? Il y a bien eu un jour quelqu’un qui a rédigé une offre de recrutement en utilisant ce mot de discothécaire, et d’autres ont suivi. Ceci dit des gens non identifiés s’occupaient de discothèques bien avant. Donc, vous bénéficiez d’un progrès, non ? Peut-être que vous deviendrez Animateur de l’Espace Musique (ça existe déja). Ou gestionnaire de plateforme de chargement Bibliomédias par exemple, ça vous plairait mieux ?
    Vous voulez des termes plus « spécialisés » et plus « longs »? Mais nous avons connu des Médiateurs du livre ou Passeurs de lecture et autres appellations du genre, à l’époque où l’on cherchait des noms pour désigner les « emplois-jeunes », censés occuper de « nouveaux métiers ». Certains noms sont restés d’ailleurs. Vous paraissent-ils plus cohérents ou plus clairs pour les publics ? Ou alors « informaticien travaillant en bibliothèque », « gestionnaire de bibliothèque », « manager de bibliothèques », animateur etc…? « Pourquoi pas « fonctionnaire polyvalent du service public de la filière culturelle » ? La notion de spécialisation m’interesse, mais me parait dangereuse. Proposez, je suis preneur, mème si ça vient des States.
    La visibilité de nos métiers passe aussi par le mot qui les désigne, au plus près des missions qu’ils recouvrent.
    Quant à vos étudiants, ils seront perçus très vite pour ce qu’ils sont : des vacataires bouche-trous non formés qui veulent se faire un peu de blé. Et du coup, c’est vrai que les désigner comme mediathécaires contribuera effectivement à la perte de sens de ce mot. C’est comme ça qu’on fabrique du générique, en permettant à n’importe-qui de s’appeler comme il l’entend. Les « expertisés » apprécieront.

  12. Il serait bon d’éviter les conclusions hâtives, surtout lorsqu’elles proviennent de quatre malheureuses lignes. Récapitulons :

    1) Je suis tout à fait favorable au marketing, tant en terme d’image que d’une possibilité de toucher des publics plus larges. Et j’ai déjà fait état des écueils causés par la prépondérance des services de communication des municipalités, lesquels ont souvent la mainmise sur les publications de la bibliothèque et peuvent parfois interdire à cette dernière de disposer d’un site Internet. C’est le cas dans ma structure. Difficile de communiquer autour d’une offre dans ces conditions, on ne touche guère qu’un public acquis d’avance.

    2) Concernant l’appellation « discothécaire », j’ai tendance à lui préférer celle de « bibliothécaire musical » et ce pour une raison simple : ma mission ne s’arrête pas aux disques mais concerne la musique dans son ensemble. Livres, documentaires, vidéogrammes, musique imprimée, méthodes, ont autant d’importance que les disques (pour plus de précision, voir ici :
    http://discobloguons.blogspot.com/2006/11/mdiathques-et-si-on-oubliait-un-peu-la.html

    3) En ce qui concerne les vacataires… certains y trouvent là un emploi temporaire pas trop pénible pour financer leurs études. D’autres un moyen d’accès à la profession. Et tous sont – et seront de plus en plus – utilisés pour remplacer les titulaires, c’est un choix politique qui ne dépend pas de moi. Pas à mon niveau du moins. Petite réflexion/billet d’humeur ici :
    http://discobloguons.blogspot.com/2007/11/jai-test-pour-vous-la-rduction-du.html

  13. A l’anonyme que je connais : pourquoi je prends pas le temps de vous répondre ? Pour plusieurs raisons :

    a) J’écris mon blog sur mon temps personnel, quand vous, vous me commentez dans la journée, les jours ouvrables. Je suis libre de l’usage de ce temps personnel qui n’est pas extensible. Vous commentez presque chacun de mes billets. Libre a vous mais répondre à chaque fois me demanderait un temps que je n’ai pas et ne veux pas avoir.

    b) J’ai, sur les conseils d’amis, créé ce blog pour fournir un accès indexé à mes écrits, publier les billets que j’aurai le temps et la fantaisie d’écrire et permettre que s’engagentdes discussions. Mais pas pour nourrir un débat permanent et privilégié avec votre seule personne. Nous ne serons pas les BHL et Houellebecq de la bibliothéconomie ;-)

    c) La forme de vos commentaires est une constante mise en cause de ce que j’exprime sous forme d’attaques personnelles. J’ai autre chose à faire que de me justifier sans cesse auprès de vous et ne souhaite pas personnaliser les débats. Car les seules réponses que vous appelez est un éternel et lassant “NON ” dont voici les deux derniers : NON, s’intéresser à l’image n’est pas nier le fond ; NON, je ne cherche pas à discuter qu’avec ceux qui sont de mon avis.

    d) Finalement, je suis cet excellent conseil : Don’t feed the troll.

    Il se peut que j’écrive à l’avenir quelques billets qui soient, non pas des réponses à vos appréciations d’ailleurs lassantes par leur monotonie (je suis superficiel, je ne lis rien, je suis fasciné par le marché et obsédé par l’apparence, etc.), mais des analyses qui peuvent faire écho à certains points de vues que vous semblez défendre (j’écris «semblez» puisque vous ne les laissez connaître qu’en creux, par vos réactions à l’expression d’un autre), à une façon de voir les choses dont vous seriez peut-être un des représentants, et parce que ces billets auraient à mon sens une portée plus générale. J’en ai d’ailleurs plusieurs de la sorte au frigidaire. Je les publierai quand ils seront prêts et que j’en aurai l’envie, pas quand vous m’aurez convoqué par commentaire interposé.

    C’est probablement la dernière fois que je vous réponds.

  14. Anonyme said

    « C’est probablement la dernière fois que je vous réponds. » : Pas moi.

    « A l’anonyme que je connais » : je le sais. D’ailleurs, vous connaissez aussi l’un de mes pseudonymes ; et vous vous êtes empressé d’en faire part, il y a quelques mois, à l’un de vos pairs que j’avais malmené après qu’il ait donné une interview ridicule et insultante dans « Livres-Hebdo ». C’est pas beau de rapporter.

    « J’écris mon blog sur mon temps personnel, quand vous, vous me commentez dans la journée, les jours ouvrables. » Oui, ce que j’exprime dans mes critiques concerne mon métier. Et mon métier n’est pas toute ma vie. Il est donc normal que je préserve mon « temps libre » (une expression sur laquelle on pourrait réfléchir) et que j’intervienne sur mon « temps captif ».

    « Nous ne serons pas les BHL et Houellebecq de la bibliothéconomie ;-) » Je suis en train de le lire leur texte. Contre toute attente, on y trouve des propos d’une sincérité et d’une pertinence remarquables. Vous pourriez y jeter un oeil : cela vous conduirait peut-être à revoir votre conception du débat.

    « Vous commentez presque chacun de mes billets. » : Là, c’est de la paranoïa ou de l’autocomplaisance. Alors je vous le répète : non, Dominique Lahary, vous n’êtes ni ma bête noire ni un interlocuteur privilégié (en comparaison, rappelez-vous comment j’ai traité AP). Sans vous faire injure, je me coltine avec d’autres auteurs, plus consistants.

    « La forme de vos commentaires est une constante mise en cause de ce que j’exprime sous forme d’attaques personnelles. » Pas seulement ni essentiellement la forme, mais surtout le contenu. Et puis, quand on n’est pas d’accord, on fait quoi ? Quand on constate l’autisme chez l’autre, que fait-on ? Quand on méprise l’hypocrisie, l’insinuation, le sous-entendu, que faire ? – sinon rentrer dans le lard de l’interlocuteur. Quant aux « attaques personnelles », je vous ai déjà répondu : réfléchir sur le pouvoir ne peut pas se concevoir sans une mise en cause de ceux qui l’exercent.

    Enfin, un blog n’est pas un lieu de réflexion (qui demande qu’on prenne son temps – avant tout inventer de vraies questions) ; ça se rapproche du journalisme (et, dans ma bouche, ce n’est pas un compliment). Ca incite, comme au ping pong, à retourner la balle le plus vite possible – d’où les accès de niaiseries. On sera quand même d’accord sur cela : pour se battre, il faut être deux. Si vous faites défection, tant pis – pour vous. Moi, je vais continuer, au gré de mes humeurs.

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