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Blog professionnel de Dominique Lahary, bibliothécaire. Mes propos n'engagent que moi.

Votons !

Posted by Dominique Lahary sur 20 mars 2015

Les élections locales sont des élections… locales !  écrivais-je sur ce blog  en janvier 2008. C’est le moment de le réaffirmer. France des départementsNon par naïveté : bien sûr que des enjeux nationaux voire internationaux dont présents dans bien des esprits. Mais par parti pris politique. Les politiques publiques locales de sont pas inférieures en noblesse aux politiques nationales. Si l’on veut que les citoyens se les approprient et choisissent en connaissance de cause, il appartient à ceux qui sont en situation de faire de la pédagogie. Certes le millefeuille territorial, par sa complexité et son enchevêtrement, brouille fatalement les cartes. Mais est-il indispensable d’en rajouter ? Je déteste ajouter ma voix aux vociférations contre les médias mais tout de même, voilà quelques semaines qu’on lit et entends partout que les électeurs sont appelés à élire les 22 et 29 mars prochains des conseillers départementaux dont on ne connaît pas encore les compétences. C’est tout simplement faux. Certes, le gouvernement annonçait il y a un an la fin des départements à horizon 2020 puis le début de sa dévitalisation avec le projet de loi NOTRe actuellement en discussion dans les chambres. Mais il ne faut pas être grand clerc (je ne prétends pas l’être) pour avoir compris dès décembre que les départements n’étaient plus en voie de disparition, sauf ceux de la première couronne d’Île-de-France promis à rejoindre Paris métropole. Et dès la mi janvier, avec la fin de la première lecture du projet de loi NOTRe au Sénat, que la dévitalisation des départements avait fait long feu et que ceux-ci conservaient les collèges. On sait aujourd’hui avec la fin de la première lecture à l’Assemblée nationale qu’ils conservent également l’essentiel des routes et ne perdent que le transport scolaire. Il n’était donc pas indispensable de se dispenser d’une pédagogie claire sur les compétences départementales, désormais mieux délimitée avec la fin de la clause de compétence générale, propre à éclairer les citoyens et à pousser les équipes de campagne à traiter du sujet[1]. Ces compétences ne couvrent pas tous les aspects de la vie des populations – l’action territoriale économique à en  particulier été réservée aux régions – mais ce n’est tout de même pas rien :

  • l’action sociale, excusez du peu, avec en particulier l’aide sociale à l’enfance, le RMI, le handicap, les personnes âgées ;
  • les collèges, excusez du peu, leur construction, leur entretien, la gestion du personnel non enseignant ;
  • d’une bonne partie des routes, excusez du peu ;
  • l’aide aux communes, qui assure une solidarité territoriale, excusez du peu ;
  • enfin ce qui est généralement oublié, le schéma d’enseignement artistique, les archives départementales… et les bibliothèques départementales !

et j’en passe et j’en passe. La loi du 27 janvier 2014 désigne le département comme « chef de file » en matière d’aide sociale, d’autonomie des personnes et de solidarité des territoires. Voilà des enjeux essentiels, sur la base desquels les candidats se présentent, ou devraient se présenter. La politique locale n’a rien d’inférieur, de subalterne. L’organisation des la vie collective devient illisible si on ne place pas clairement, en regard de chaque élection, les enjeux réels, et non fantasmé. On ne voit hélas que trop à qui profite le brouillage des pistes.

[1] Il est à souhaiter que la presse régionale et locale, au moins elle , se soit un peu plus mobilisée sur les compétences départementales. Je peux en témoigner pour Paris-Normandie, qui a publié un feuilleton sur ce sujet en présentant le programme des différentes formations politiques sur chacune pour l’Eure et la Seine-Maritime.

Post scriptum du 31 mars. Au lendemain du second tour, je constate hélas que la question des compétences départementales est pratiquement passée à la trappe dans les médias, les commentaires de nombre de dirigeants politiques nationaux et, pour une bonne part, dans la campagne électorale elle-même. Il n’y aura de démocratie locale que quand les citoyens seront éclairés par ceux dont c’est la mission sur les enjeux locaux. Ce qui ne dépolitisera pas ceux-ci, bien au contraire !

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Une Réponse vers “Votons !”

  1. […] Elections départementales : « votons ». […]

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