DLog (supplt à www.lahary.fr/pro)

Blog professionnel de Dominique Lahary, bibliothécaire. Mes propos n'engagent que moi.

Une bibliothèque doit être ouverte ou fermée

Posted by Dominique Lahary sur 11 novembre 2008

La Gazette des communes, des départements et des régions publie en pp. 34 à 36 de son numéro du 27 octobre 2008, sous la signature d’Hélène Girard, un article intitulé Bibliothèques : pari sur l’extension des horaires qui fait un bon état de la situation : insuffisance française des horaires d’ouverture des bibliothèques publiques, coût de leur extension, utilité de recourir à de vacataires et difficultés corporatistes parfois soulevés par leur présence, nécessité à la fois du volontarisme mais aussi d’une bonne préparation pour réussir une telle entreprise. L’extension, ce peut être le dimanche, quand c’est opportun. Mais aussi d’autres jours. C’est aussi la simplification des horaires : les mêmes tous les jours, sinon c’est incompréhensible. L’extension est évidemment fonction de la taille de la collectivité : on ne peut pas ouvrir 60 heures partout.

Il devient de plus en plus évident que les bibliothèques sont des LIEUX.

Des lieux dont la population s’empare pour toutes sortes d’usage qu’il convient, pour la plupart d’entre eux, de respecter. Des lieux publics. Un service public des lieux.

Des lieux publics doivent être ouverts le plus possible, c’est une évidence. Cela nécessite de penser l’organisation du travail, la mobilisation des compétences, la politique d’emploi, en fonction de cette mission.

C’est l’occasion de lire ou de relire le rapport remis par l’inspecteur général Georges Perrin en avril aux ministres de la culture et de l’enseignement supérieur sous le titre Améliorer l’accueil dans les bibliothèques : propositions pour une extension des horaires d’ouverture.

A la remarque suivante de la Gazette des communes « Nombre de bibliothécaires disent que l’extension des horaires est très difficile à mettre en œuvre. » Georges Perrin répond : « Effectivement, ce n’est pas facile, Cela tient au fait que la plupart des structures fonctionnent de façon trop traditionnelle, avec une organisation interne trop cloisonnée et un souci. certes légitime. mais disproportionné. du traitement des collections et du circuit de la documentation. Il est temps de revoir la hiérarchisation des missions des bibliothèques, la première étant d’accueillir le public lorsqu’il est disponible. Il faut également instaurer davantage de transversalité pour recréer de la polyvalence. Tous les bibliothécaires devraient retrouver le contact direct avec le public. »

Les bibliothèques universitaires françaises, qui ont souvent le défaut de trop fermer durant les vacances universitaires, sont tout de même ouvertes en moyennes 57 heures par semaine, contre 19h30 pour les bibliothèques municipales (30 heures dans les communes de plus de 30 000 habitants).

Réponse du 16 novembre 2008 aux commentaires postés

Je note derrière la plupart des commentaires un malentendu qui conduit à préciser les choses : la question des horaires est évidemment dépendante de la taille du bassin de population concerné et des moyens des communes. Je l’ai dit mais dois le redire encore plus fort et en donne bien volontiers acte. Quand on le lit sérieusement, on voit bien que le rapport Perrin porte surtout sur les grandes villes universitaires, pour lesquelles il propose des une démarche concertée université-collectivité locale avec le soutien financier de l’Etat. Il étudie d’ailleurs un panel de 22 villes ou la moyenne d’ouverture des bibliothèques municipales est de 39 heures par semaine (58 pour les BU).

Dans ce contexte, oui, les moyennes sont trompeuses, et celle qui me paraît la plus intéressante concerne les communes de plus de 30 000 habitants. Quant aux comparaisons internationales, elles mériteraient naturellement d’être effectuées pour toutes les tailles de population. Quant on cite les horaires d’ouverture dans de grandes métropoles, comme le fait la Gazette (40 à 67 heures pour Copenhague, Amsterdam, Helsinki, Birmingham, Helsinki, Turin, Valence, etc.), on ne parle des grandes métropoles, c’est bien évident.

J’ajouterais de plus que s’il y a en France énormément de communes, il y a aussi, me semble-t-il, énormément de petites bibliothèques à ces niveaux de population où on ne trouve guère d’équipement dans d’autres pays, en Allemagne par exemple. Il y aurait d’ailleurs là une intéressante étude à mener et je n’ai pas connaissance qu’elle l’ait été.

Rassurez-vous, on n’ouvre guère 30 heures en-dessous de 10 000 habitants, cela se comprend.

D’autre part, la contribution de Bernard Majour apporte de nombreux éléments intéressants à verser au dossier, et pas seulement pour les petites bibliothèques ! Je souscris à la plupart.

Cela n’empêche : il y a bien à mon avis, comme à celui de bien d’autres, un problème des heures d’ouverture des bibliothèque publiques en France, et sans doute des oppositions frontales sur cette question et sur le contexte auquel le rattacher. Assumons-les. Je me souviens encore de cette remarque de notre collègue allemand Peter Borchardt dans on article Les bibliothèques de lecture publique en France vues d’Outre-Rhin paru dans le Bulletin des bibliothèques de France n°5 de 2002, qui comportait à part cela de nombreuses appréciations élogieuses :

« Ce qui ne manque jamais d’étonner les bibliothécaires allemands, c’est la disproportion entre l’effectif du personnel et les heures d’ouverture. Nous constatons régulièrement que bien que les bibliothèques françaises disposent de plus de personnel que les bibliothèques allemandes, elles n’en continuent pas moins à offrir beaucoup moins d’heures d’ouverture. On voit bien que le dispositif français n’est pas organisé pour profiter des expériences et des travaux d’autres bibliothèques. On a l’impression que chaque bibliothèque travaille pour elle-même et qu’il n’existe pas de dispositif de coopération qui pourrait réduire les charges de travail interne du personnel, notamment en matière de constitution des fonds et de catalogage. »

Et j’ajoute ces extraits d’interviews menés en 2005 par l’équipe du Crédoc pour l’enquête qui a abouti à la publication de l’ouvrage Les bibliothèques municipales en France après le tournant Internent : attractivité, fréquentation et avenir, Bibliothèque publique d’information, 2007 (coll. Études et recherches) :

« Les horaires [de la bibliothèque], ça correspond aux horaires de travail, ce n’est pas très pratique. »

« Ce n’est pas adapté à la vie professionnelle. Il faut être à la retraite. »

« On devrait pouvoir y aller en emmenant les enfants à l’école ou après les avoir amenés, mais c’est fermé. »

« J’aimerais venir plus souvent mais, pour moi, c’est une contrainte de venir le samedi. »

« Les horaires sont trop compliqués. Tous les jours à la même heure, ce serait plus simple. »

« Pendant les vacances, je me fais toujours avoir, je ne sais jamais quand on peut venir. »

« Dans l’idéal, il faudrait que ce soit ouvert le dimanche matin. Les musées sont bien ouverts le dimanche. »

« Le dimanche, on pourrait emmener les enfants, quand on se promène et qu’on n’a pas grand chose à faire. »

« Il faudrait une boîte à l’extérieur pour déposer les livres. »

Je les citais dans mon introduction à un atelier organisé en décembre 2007 par le CNFPT dans le cadre des le cadre des entretiens territoriaux de Strasbourg sur le thème Nouvelles mobilités, nouveaux rythmes : Quels enjeux pour les services publics de la culture ?

Quelques remarques complémentaires :

  • C’est un sujet de politique publique locale qui ne concerne pas que les bibliothécaires, mais aussi les élus et cadres dirigeants territoriaux, et pend place dans la problématique plus générale de l’ouverture et de l’accessibilité des services publics(voir les démarches de type « bureau du temps » dans certaines municipalités).. C’est pourquoi il en est question dans la Gazette des communes. Dans mon article L’agent c’est de l’argent, paru dans BIBLIOthèque(s) n°40, octobre 2008, je fais l’hypothèse que l’amplitude d’ouverture est souvent une variable d’ajustement, une résultante des ressources allouées et de la façon dont elles sont utilisées. Elle devrait plutôt faire l’objet d’une politique consciente (toujours rapportée, naturellement, aux ressources raisonnablement disponibles).
  • La question des moyens n’est pas occultée par l’article de la Gazette ni le rapport Perrin, qui préconise l’emploi vacataire étudiant et recommande des aides de l’Etat. Mais cette question ne dédouane pas d’une réflexion sur la nature des tâches ni même sur la structure de l’emploi. On en reparlera par exemple quand on aura cessé de faire du catalogage artisanal ou de passer du temps à modifier des notices récupérées.
  • L’extension et/ou l’adaptation des horaires d’ouverture, répond principalement à deux besoins : emprunter/rendre, utiliser le lieu. Pour emprunter/rendre, il est commode de disposer de larges plages, à moduler selon les rythmes spécifiques de la population locale. Mais pour utiliser le lieu, l’extension est aussi commode. Je dirais que plus la bibliothèque est un lieu de séjour, plus les horaires devraient être larges, ne serait-ce que pour le public étudiant, s’il existe (dans une ville universitaire, bibliothèques publiques et universitaires accueillent de concert les étudiants, qu’on le veuille ou non, et voilà notamment pourquoi on en compare les hotaures d’ouverture). On n’ouvre pas seulement pour les emprunteurs, je renvoie aux conclusions de l’enquête du Crédoc. Il n’y a pas de rapport direct entre cette question et celle de la baisse (ou stagnation) des prêts et toute corrélation qui serait faite entre les deux devrait être démentie. Il y a par contre un rapport entre des heures d’ouverture large et la fréquentation d’un public occasionnel, qui selon les enquêtes est de plus en plus nombreux. Plus une bibliothèque est ouverte à la société, plus la frange d’usagers occasionnels s’accroît. Pour être ouvert à la société, il faut être ouvert, tout simplement, quand un cercle d’habitués peu s’accommoder d’horaires qu’il maîtrise.
  • Le temps passé pour l’accueil du public spécifique est évidemment à prendre en compte à divers titres (cela fait partie des publics touchés, cela prend du temps au personnel, cela peut dans certain cas empêcher l’accueil du public général) mais du point de vue du besoin d’ouverture à tous, c’est hors sujet.
  • Enfin, en ce qui concerne la fonction documentaire des bibliothèques, qui n’est pas la seule, répétons-le, il y a deux moyens, à part les horaires, pour faciliter la vie des gens : mettre des boîtes à documents (ça c’est 24/24 et 365/265) et permettre, dans le cadre de réseaux, de rendre ses documents ailleurs qu’à l’endroit où l’on a emprunté.

Je n’ai pas parlé du dimanche ? Parce qu’il n’y a pas à focaliser là-dessus, c’est une modalité parmi d’autre d’adaptation des plages d’ouverture. Mais quand on la pratique, ça marche, et un autre public vient. Peut-être veut-on fermer tout le week-end les musées, les cinémas et les théâtres… et les transports en commun ?

Je termine par une remarque personnelle : je n’ai certainement pas fait tout ce qui était en mon pouvoir, dans ma carrière professionnelle, pour faciliter les extensions d’horaire. Je prends ma part du problème.


43 Réponses to “Une bibliothèque doit être ouverte ou fermée”

  1. ALors ça !!!!
    Tenir de tels discours quand on voit que les bibliothèques universitaires ouvrent autant c’est vraiment pas acceptable.

    Tout est question d’organisation mais surtout de volonté…

    Quand je pense à tout ces gens qui taffent aux trois/huit … Et ceux qui font 60 heures par semaines …

    Y’en a qui devraient avoir honte de ce qu’ils avancent.

    On arrive pas à ouvrir 30 heures !!!!!!!!!!!!

    Franchement !!!!

  2. Bonjour
    Je ne sais pas trop interprêter vos points d’exclamation votre références aux BU mais j’ai écrit : « L’extension est évidemment fonction de la taille de la collectivité : on ne peut pas ouvrir 60 heures partout ». Vous exercez me semble-t-il dans une commune de 10 000 habitants. Le bédépiste que je suis peut moduler cette appel à l’extension des heures d’ouverture en fonction de la taille des bassins de vie et des moyens des collectivités. Cela n’enlève rien au constat général mais permet plus de souplesse dans les propositons concrètes.

  3. Yvonnic said

    La réponse de G. Perrin est scandaleuse parce que purement technocratique et essentiellement culpabilisatrice. De plus, en laissant entendre que la solution est interne aux équipes, elle exonère les décideurs de creer des moyens supplémentaires ! Réalisme et paupérisme.

    De toutes façons le débat sur les horaires progresse de façon totalement déconnectée de la réalité. Et les conséquences seront désastreuses pour les petites et moyennes structures qu’on « incitera » à suivre le mouvement général des hausses horaires, et qui le feront, tout en n’en ayant pas les moyens. Le discours est clair : trouvez en vous-mème les moyens, (donc ne comptez pas sur les recrutements ou une augmentation desdits moyens), vous fonctionnez de façon inefficace, « Il faut également instaurer davantage de transversalité pour recréer de la polyvalence. »(?).
    Sur le terrain la polyvalence est reine depuis longtemps, simplement par adaptation au manque endémique de moyens en personnel, il faudrait que ce monsieur se renseigne ! Et, plus grave, l’augmentation des horaires est déja en route. Et elle a déja fait des dégâts. Simplement par la réduction du travail interne : les équipes ont dû combler ce déficit en diminuant le nombre de personnes à l’accueil sur les heures publiques. C’est bête comme chou ! L’équation est pourtant simple : ou bien on donne tout en accueil sur des heures augmentées et on ne peut plus travailler en interne, donc on ouvre plus pour proposer moins de contenus, on accumule les retards dans les mises en rayons des nouveautés, on réduit encore le temps passé aux préparations d’acquisition etc… Ou bien on compense en mettant du personnel en interne aux heures publiques, et dans ce cas on diminue la qualité de l’accueil. Si de deux à l’accueil, vous passez à un, vous savez la différence ? Si vous avez simultanément une inscription à faire ET le prêt-retour, vous « torchez » l’inscription vite fait (pas le temps de renseigner vraiment la personne, etc…). Si vous avez simultanément une personne qui est perdue dans les rayonnages et la Dewey ET le prêt-retour, vous renvoyez la personne à l’opac et à la signalétique, parce que vous lever pour l’accompagner dans les rayonnages creerait une file d’attente au bureau de prêt. Vous voulez d’autres exemples basiques ? C’est du vécu, on s’excuse.
    Quand vous dites « L’extension est évidemment fonction de la taille de la collectivité « , vous avez evidemment raison, mais la terminologie employée n’est pas assez nette : la taille de la collectivité n’est pas forcément synonyme des moyens qu’elle consacre à sa structure, dans un sens comme dans l’autre. Certaines « petites » collectivités suivent heureusement la norme 1 salarié qualifié pour 2000 hab par exemple, d’autres non.

    Par ailleurs il faut prendre conscience de la façon dont le discours sur les horaires est perçu par les décideurs. D’un côté on les abreuve de statistiques de fréquentation à la baisse et de l’autre d’invocations à ouvrir davantage. Dans leur esprit le lien se fait automatiquement. Alors que l’on sait parfaitement que la hausse des horaires, parfaitement souhaitable dans l’absolu nous sommes d’accord, ne creera pas necessairement de lectorat ou de fréquentation supplémentaire. Mais, trop tard, dans les esprits le lien est fait. Un lien mécanique de cause à effet qui n’est pas prouvé du tout. Quant à la comparaison avec les BU, présente dans tous les articles sur le sujet, elle est constante et c’est catastrophique. Arrêtons les amalgames, ils font le lit de misères futures !
    « Des lieux publics doivent être ouverts le plus possible, c’est une évidence ». Ouvert le MIEUX possible, oui, nuance. Quant aux évidences, je n’en connais pas, par principe.

    Si l’on continue ce discours inflationniste et sans nuances, l’immense majorité des bibliothèques des villes de moins de 20 000 habitants finiront par redéfinir leur mission en fonction du temps qui leur reste pour l’accomplir. C’est le contenant qui définira le contenu !

    Prenez la mesure de l’impact de vos discours incantatoires généralisateurs et nuancez !

  4. B. Majour said

    Oui, Biblioroots, on n’arrive pas à ouvrir « 30 heures »…

    Parce qu’il y a du « taff » interne, parce qu’il y a les écoles à recevoir (en BM), parce qu’il y a (pour certains) les déplacements en école maternelle, en école primaire, en maison de personnes âgées…
    Sans oublier les déplacements pour achats, ou pour retour de dépôts BDP. Plus les réunions… Plus les courriers, les coups de téléphone, les statistiques, les rapports à la collectivité… Etc. Etc. Etc.

    (A titre d’info : les écoles + halte garderie mobilisent, chez moi, trois demies journées, ou un jour et demi si tu préfères. Ce sont des temps pour un public particulier, à l’exclusion des autres… Bien sûr, dans le rapport DLL, on ne le compte pas toutes les heures dans les heures « d’ouverture » au public !!! Juste celles de présence effectives des classes… mais la réalité est autre : on ne peut pas disposer de ces heures ou de ces entre deux heures. Ce sont des heures bloquées !!!
    L’ouverture au « public », ça représente 18 heures dans ma structure, avec 2 heures assurées par des bénévoles. Et 2 heures, c’est trop court ! Ça passe bien trop vite pour un lecteur.
    L’ouverture aux publics spécifiques : 9 heures bloquées, pour 4 heures réelles, 5 heures une fois par mois… et je te passe le temps passer à aller chercher les classes, et à les raccompagner.
    Bilan : 18 heures affichées à la porte, 27 réelles)

    Alors 30 heures….

    On peut rajouter : parce qu’il n’y a pas le bon nombre de personnels (ou le nombre d’heures voulues, ce qui revient au même)… question de budgets et d’impôts locaux.

    De toute façon, le problème n’est pas « l’ouverture » en elle-même, mais les services qui sont rendus durant cette ouverture.
    Quel bibliothécaire ne connaît pas la vague de creux, durant une journée, et la soudaine folie des entrées, des prêts, des retours, des questions, des demandes sur un laps de temps très court.
    Et là, il faudrait assurer tous les services en même temps, d’un seul coup. Pour tout le monde !

    Encore, ce serait aux mêmes heures dans la semaine: bingo ! On pourrait s’organiser, comme pour les classes, prévoir le personnel.
    Eh bien non, pour l’ouverture « public », ça dépend des jours, du temps qu’il fait et il devient impossible de programmer un travail en comptant sur l’effet de creux.
    Parce qu’à chaque fois, les gens arrivent pile-poil quand on commence autre chose. (Si, si)

    Donc là, en BM, quand on parle de 30 heures d’ouvertures au « public général », il est grand temps de comptabiliser les ouvertures aux autres publics spécifiques (et je n’ai pas, pour l’instant, d’ordinateurs pour des séances « recherche d’emploi » ou pour d’autres animations spécifiques qui réclament l’exclusivité des lieux)
    Oui, en bibliothèque, on travaille avec d’autres publics que « le public ».

    A ces heures, on accolera (avec un gros plus) les heures de rangement dues à la venue de ces publics.

    Car ces heures de rangements, ce n’est pas du travail « interne », tel que je l’entends.
    C’est la suite d’un accueil correct pour le lendemain.
    D’après mes estimations, ça représente environ 8-10 minutes par heure d’ouverture, 30 heures => 240-300 minutes, soit 4 à 5 heures. Cinq heures, juste pour ranger les retours de livres… et je ne parle pas d’un vrai reclassement qui, seul, va t’aider à retrouver un livre décalé ou « rangé » ailleurs. Et que, bien sûr, quelqu’un voulait dans l’instant.

    Et pourtant, ces heures de rangement, aucun bibliothécaire ne va les compter dans les « heures d’ouvertures » au public… sauf à profiter du moindre creux entre deux vagues de visiteurs. Quand c’est possible.

    30 heures + 5 heures => 35 heures
    C’est déjà un plein temps…

    Ce qui est totalement illusoire dans les petites communes. Puisque justement, il y a tout le « taff » interne à effectuer. (1 heure d’ouverture pour 1 heure en interne… la collection ne se construit pas par magie et la collection influe sur la fréquentation, le serpent se mord la queue.)

    De plus, ces valeurs statistiques ne représentent rien dans la réalité.
    Tu peux être ouvert 30 heures… si tu as 10 usagers ou 10 000, on considère l’ouverture au même niveau.

    Alors que ça n’a rien à voir.

    Une bonne logique comptable de rentabilité est la suivante :

    Nombre d’usagers / (Nombre d’heures d’ouverture * Nombre de personnels professionnels)

    Et Nombre de personnels professionnels = Nombre de temps complet !
    (Ce qui permet de calculer le ratio même avec une équipe de bénévoles)

    Où voit-on ces chiffres ?
    Nulle part.
    On te parle d’extensions d’ouverture, mais on occulte les moyens.
    On occulte la rentabilité de ces moyens.

    Si on voulait jouer le problème plus monnaie monnaie, on pourrait même calculer :
    Nombre d’usagers / nombre d’euros investis en salaire. (*)

    (* pour les bénévoles, on calcule un Smic.)

    Rien que pour calculer l’intérêt et l’utilité d’une ouverture plus importante.

    Rien que pour mesurer ce que dépensent les autres pays, pour pouvoir comparer ce qui est comparable… à taille de structure identique, évidemment !

    Car il faut le rappeler, là, encore une fois, que vous ayez 50 mètres carrés ou 500, on reste au kif-kif… Tout le monde est compris dans la statistique.

    On peut terminer par le bassin d’habitation : le nombre d’habitants à prendre en compte. Comment comparer un village de trois cents âmes et une ville de 10 000 habitants… c’est ridicule !

    Ça ne l’est plus quand on compare les temps complets investis par rapport à la population desservie. Par rapport à la taille de la structure, que l’on retrouve en partie dans le nombre de personnels.

    Car on peut aussi ouvrir 24h/24h, y mettre des tonnes de moyens… on oublie que, comme le dit D. Lahary, la situation n’est pas la même partout.

    Les besoins non plus !!!

    Or, les statistiques ne renvoient que cette valeur (moyenne / médiane ?) de 19h30 !

    Qu’il faudrait appliquer à tous ?

    Sans calculer la « rentabilité » de tels investissements ????????

    Soyons un peu sérieux, et que l’on nous fournisse ces chiffres… seuls à même de convaincre nos tutelles de débloquer des moyens supplémentaires, s’il en est besoin.
    Oui… s’il en est besoin.

    Et affinons les statistiques DLL, sur ces heures « d’ouverture public » bloquées ou cachées, qui n’apparaissent pas dans le rapport annuel… faute de les avoir prévues !

    Pour pouvoir, enfin, comparer ce qui est comparable.

    A l’échelle européenne, puisque c’est cette échelle qui est utilisée.
    Avec sans doute une dichotomie : campagne / ville et assimilée.

    Bien cordialement
    B. Majour

  5. David Hervé said

    La comparaison entre bibliothèque universitaire et bibliothèque municipale me semble tout à fait innaproprié car elle n’ont ni les mêmes publics ni surtout les mêmes objectifs. Pour ce qui concerne directement les volumes d’ouvertures si je pense que parfois il faudrait les étendre (avec bien évidement les moyens qui vont avec, mais là je rêve…) je pense surtout qu’il faudrait les revoir.
    En effet ouvrir le mardi matin de 10h à 12h c’est bien mais est-ce qu’on ne toucherais pas plus de public en ouvrant plutôt de 18h à 20h ? et quid du dimanche ?

    Je suis parfaitement conscient que ce type de proposition ne va pas sans problème, mais je pense qu’il faut être prêt à des concessions sur les horaires de travail (mais pas sans compensations, salariales ou autres) si on veut essayer de toucher un public plus nombreux

  6. Anonyme said

    Dominique Lahary : il est vraiment déprimant de constater l’autisme des partisans de l’ouverture des bibliothèques le dimanche – dont vous êtes, en dépit de vos entrechats de jésuite. La question de l’élargissement des horaires d’ouverture, si tant est qu’elle soit une vraie question, ne peut pas être décontextualisée. Et quel est le contexte ? Pas seulement ni essentiellement les besoins des publics, mais la dérèglementation programmée du droit du travail, la précarité comme unique horizon social pour une majorité de gens et le triomphe définitif de l’utopie libérale (sur cette question passionnante et cruciale, d’ordre anthropologique, je renvoie à Michéa, « Impasse Adam Smith »). Voudriez-vous me dire pourquoi il est si difficile d’envisager le problème sous l’angle du réel et non pas de l’idéologie modernisatrice ? A ce sujet, un sommet de l’imbécilité et de la fatuité a été atteint dans un article, publié dans un des derniers numéros du BBF, relatant le déroulement d’une journée sur la question. L’un des motifs de satisfaction de l’auteur était que celle-ci avait été examinée « sans tabou », c’est-à-dire sans s’embarrasser des « questions de principe » – autrement dit la tête dans le cul, afin d’être bien sûr de rester dans des considérations « professionnelles ». Les collègues de Montpellier viennent de faire grève pour s’opposer à cette réforme régressive ; et personne ne semble concerné ; personne ne discute sérieusement leur argumentation, sinon les bas-du-front et pour ressasser les niaiseries libérales – les mêmes qu’un dadais condescendant a exposées par le menu, lorsqu’il a voulu montrer que les opposants au dimanche travaillé étaient d’authentiques crétins.
    Il est pitoyable de constater cet abaissement de la réflexion et l’accueil bienveillant que la profession dans sa majorité (si l’on s’en remet aux prises de paroles sur biblio.fr et dans les revues) fait à l’expression de la médiocrité.
    Ne vous donnez surtout pas la peine de répondre, Dominique Lahary : comme à votre habitude, vous mettez un point d’honneur à vous tenir à l’écart des questions gênantes, des mises en cause abruptes – sauf quand vous avez l’assurance de rencontrer l’opinion majoritaire et bien-pensante, comme en 2002, année mémorable où, bravement, vous dénonçâtes un fascisme imaginaire.
    Bruno David.

  7. Sigismond said

    Evidemment que l’on aimerait bien – ô illusoire liberté – aller où l’on veut, le jour que l’on veut,à l’heure que l’on veut. Pourquoi ne pas ouvrir 24/24 , 7 jours sur 7 les bilbiothèques du temps qu’on y est, pour ne vraiment leser personne.
    Cela me rappelle un excellent article paru dans Alternatives économiques en 2005 sur les désastres de la surrenchère des offres de service dans le monde du travail, et pour la société en général, notamment en Italie. Cet article préconisait un point primordial à évoquer avant toute offre : en quoi correspond-t’elle à une demande réelle. Et le 2e point qui en découle : comment y répondre au mieux. En matière d’accès à la lecture publique, l’obstacle majeur n’est pas le manque d’heures d’ouverture. Après tout, les usagers savent s’adapter à l’offre – quand ça arrange tout le monde il va sans dire -.
    Non, le réel problème n’est pas dans l’impossibilité de se rendre dans un lieu mais plutôt dans la motivation que l’on a à s’y rendre. Et pour beaucoup, la bibliothèque n’est pas un priorité dans la vie, car une plus dure réalité existe : celle de la précarité dans laquelle nous baignons (presque) tous depuis l’avênement du libéralisme ravageur, celui qui pousse notamment à faire croire que l’ouverture du dimanche c’est l’avenir de la lecture publique…

  8. Yvonnic said

    Bravo et merci à Bernard Majour pour sa démonstration. Quant à Sigismond, je trouve qu’il met le doigt sur un réel problème : « point primordial à évoquer avant toute offre : en quoi correspond-t’elle à une demande réelle « . Et tous deux se rejoignent dans une demande d’évaluation, interne comme externe. La question des horaires est donc bien devenue un sujet purement idéologique, donc un problème. Et Sigismond nous le dit en final : »l’avènement du libéralisme ravageur, celui qui pousse notamment à faire croire que l’ouverture du dimanche c’est l’avenir de la lecture publique… ».

    Tout est dit. La confiscation du sujet par les technocrates aura les mèmes conséquences, symboliquement, que les excès du remembrement des campagnes dans les années soixante. On a foncé dans la joie et l’allégresse, et défoncé uniformément. En 1976 on a pris conscience subitement qu’il fallait peut-être y ajouter une obligation de réaliser une étude d’impact. Mais il était trop tard…

  9. J’ai répondu à quelques commentaires dans un post-scriptum au billet.
    A part ça, j’aime bien les haies ;-)

  10. davidolib said

    Imaginerait-on une piscine municipale fermée le dimanche matin ? Alors pourquoi pas une bibliothèque ?
    Le débat, à mon avis, ne devrait pas se situer au niveau de la possibilité de l’ouverture le dimanche, mais surtout au niveau du « comment ouvrir le dimanche », sans léser le personnel et là tout reste à inventer…

  11. B. Majour said

    Bonjour

    Entièrement d’accord avec nos collègues allemands, il nous faut créer un réseau de coopération pour mutualiser une partie importante de nos travaux, et de nos connaissances. Ça devient une nécessité.

    Je reviens sur le sujet des 30 heures.

    On pourrait croire que c’est anodin, peu probable pour les villes de moins de 10 000 habitants, mais le maire de la ville voisine a quand même – suite à une lecture de la Gazette des communes – décidé d’une ouverture de 30 heures.
    Parce qu’il était indiqué 30 heures, comme une « référence ».

    Certes, cette bibliothèque n’accueille pas les publics « bloquants », ce qui a permis l’ouverture aux environs de ces 30 heures.

    Mais quand on a des publics « bloquants », c’est la structure qui est bloquée.

    Du point de vue de l’ouverture à tous, on est en plein dans le sujet. Même si une grande partie du public d’une ville exige l’ouverture sur ces horaires bloqués : ce n’est pas possible !
    La structure « est » bloquée, ou le bibliothécaire n’est pas là, sur ces horaires-là.

    Dans le deuxième cas, l’embauche d’une personne peut y suffire.
    Dans le premier, ce n’est pas possible…

    Peu importe la taille de la bibliothèque.
    Quand le secteur enfant est réservé à l’accueil des classes, il est réservé.
    Idem pour les ordinateurs d’un atelier recherche d’emploi.

    Qu’il y ait un ou cinquante bibliothécaires, on tombe sur un blocage de la structure à ces horaires précis… à cause d’un usage exclusif des lieux.

    Autant d’heures en moins pour l’ouverture à tous.
    Des heures, malheureusement, incompressibles.

    Et, à me retourner sur les structures environnantes de mon pays, nous pratiquons tous l’accueil des classes !

    Ces heures n’apparaissent jamais sur les horaires d’ouverture affichés au public, ou sur les guides du lecteur. C’est une erreur à corriger, car le « public » doit savoir que la bibliothèque travaille au-delà des heures « d’ouverture » normale.

    Et qu’il n’est pas toujours aussi facile d’ouvrir plus.

    Sans compter que : à ouvrir plus, attire-t-on vraiment plus ?

    Où ?
    A quel endroit ?
    Dans quel bassin de population ?
    Pour quel coût ? (et quelle rentabilité, même mesurée sur peu de temps)

    Ou alors retombe-t-on dans le syndrome de nos animations : les gens sont très contents que les bibliothèques proposent des animations… mais ne viennent pas pour autant.

    Bien cordialement
    B. Majour

  12. Hervé said

    Ce que dit Bernard Majour est, une fois de plus, frappé au coin du bon sens et des réalités quotidiennes des petites structures. Personnellement je préfère anticiper sur les réactions des élus. Et nous passons ainsi de 19h30 à 21h en janvier, sur ma proposition, parce que je sais ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Je dois preciser toutefois que cela n’a été possible que par la réduction des ouvertures aux classes. Chez nous c’est ça la véritable variable d’ajustement, ainsi que certaines animations ciblées qui « réservent le lieu ». Nous ouvrirons donc bien PLUS pour certains pour proposer MOINS à d’autres.

    L’anecdote du maire qui prend 30h pour une référence, parce qu’il l’a lu dans La Gazette est terrifiante. Elle démontre bien l’écrasante responsabilité des technocrates globalisateurs qui, montés sur leurs rouleaux compresseurs ont placé le débat des les horaires sur l’autoroute des évidences !

    Mais bon sang, que les collègues de France et de Navarre qui se sont vu imposer des horaires délirants, témoignent une bonne fois ! Ne serait-ce que pour démontrer que dans la profession, au moins dans les petites structures peu hierachisées et polyvalentes, il n’existe PAS d »opposition frontale » ou idéologique à l’élargissement des horaires. C’est une stigmatisation montée de toutes pièces! Et ce ne sont pas les propos des collègues allemands et les invocations à prendre des boites de retour qui y changeront quelque chose !
    Je me souviens avoir lu sur Biblio-fr l’appel au secours d’une collègue qui venait de se voir imposer 27h d’ouverture, pour 3 agents. Personne ne lui a répondu, du moins sur le forum. Vous pourriez lui répondre : « Rassurez-vous, on n’ouvre guère 30 heures en-dessous de 10 000 habitants ». ça va lui regonfler le moral!

  13. Anonyme said

    « Le débat, à mon avis, ne devrait pas se situer au niveau de la possibilité de l’ouverture le dimanche, mais surtout au niveau du “comment ouvrir le dimanche”, sans léser le personnel et là tout reste à inventer… » Ne vous cassez pas le cul à chercher des solutions : l’équipe de Sarkozy (avec l’accord tacite de la gauche institutionnelle) vient de faire une propositon de loi.
    BD

  14. Ouvrir sans léser le personnel ? C’est important, bien sûr. Mais on n’est pas du tout en terrain vierge. Il y a bien d’autres cas de salariés, et même de salariés des collectivités territoriales, qui travaillent souvent ou occasionnellement le soir, le week-end. C’est une question syndicale classique de juste compensation. A quoi s’ajoute la solution de recruter des vacataires, ce qui soulage le personnel permanent en raréfiant leurs servitudes et rend service auxdits vacataires, notamment étudiants, qui y trouvent une source de revenu et une expérience professionnelle facilitant leur insersion dans le monde du travail

  15. Anonyme said

    Dominique Lahary : je vous signale l’existence d’études (de sociologie, entre autres) qui traitent de ces questions. Elles ont au moins un grand mérite : elles coupent l’herbe sous le pied des discours langue de bois, tel que le vôtre. « Juste compensation », « expérience professionnelle », « insertion », « rend service » : l’envers ce vocabulaire orwellien (l’envers, c’est-à-dire le réel), c’est : précarité, survie, perte de la maîtrise de son existence. Il paraît que vous êtes bibliothécaire. Alors lisez.
    BD

  16. B. Majour said

    Bonjour

    Pourriez-vous nous donner les références de ces études de sociologie, pour nous éviter de perdre du temps à toutes les rechercher et consulter ?

    Merci d’avance.
    B. Majour

  17. Anonyme said

    Voyez pour commencer les travaux de Dejours, ainsi que « La misère du monde », de qui vous savez. Sur un sujet connexe et pour aller au-delà du constat, plongez-vous dans « Le nouvel esprit du capitalisme » de Boltansky-Chiapello. Passionnant, édifiant et novateur.
    Concernant Dejours, je signale sa « critique des fondements de l’évaluation », parue il y a quelques années, et dont on parla peu, notamment en bibliothèque – et pour cause : à l’heure où celles-ci se convertissent massivement aux techniques de la violence gestionnaire et s’enferment dans le discours managérial, il était prévisible qu’elles l’ignorassent.
    Enfin, je ne peux pas me fruster d’un commentaire : « pour nous éviter de perdre du temps etc. » : l’acquisition du savoir, chercher à comprendre et à penser par soi-même (dût-on réinventer l’eau chaude) demande de « perdre » du temps. A moins de placer son ambition à « penser » comme un journaliste ou un politicien.

  18. Yvonnic said

    « Il y a bien d’autres cas de salariés, qui travaillent souvent ou occasionnellement le soir, le week-end. »

    C’est vrai ça. Tous les bibliothécaire amènent peu ou prou du « travail » à la maison. Notamment pour rendre un peu de réalité au temps consacré aux préparations d’acquisitions par exemple. Un temps considéré comme ultra-compressible et qui, de fait, est pour beaucoup d’entre nous le premier poste qui supporte le manque de temps. Encore une variable d’ajustement, je suppose. Sans tomber dans la définition de ce qui est travail ou art de vivre dans ce domaine, il serait amusant de constater ce qu’il en resterait après l’instauration du travail le dimanche.

    Dans une autre optique, si l’on consacrait à chaque tâche le temps qu’il convient, et avec les moyens techniques actuels, on pourrait passer le tiers de notre temps chez nous en situation de télé-travail. Et peut-être mème au-delà. Après tout on developpe les services à distance pour le public. Et nous ?

    Oui, bon, il y a le public à accueillir. Et la médiation. C’est vrai, pour faire de la médiation faut être là. Mais bon, il y a bénévoles et vacataires à foison pour tout cela, non ?

  19. Chaps said

    Marrant personne ne souligne le fait que rare sont les bibliothèques qui ont réussi à dompter les nouvelles technologies pour gagner ce temps qui leur manque.

    La majorité des bibliothèques que j’ai fréquenté trouve encore normale de passer plus de 15 minutes (et parfois 30…) à cataloguer une monographie simple (cette monographie étant aussi cataloguée dans plusieurs dizaines d’autres bibliothèques). Je ne parle pas des mots-clés mis amoureusement dans le champ adéquat et qui sont identiques aux termes repris dans le titre (… au temps des recherche tout champs… faut-il rire ou pleurer?… et je ne parle pas des cotes dewey étendues à 9 chiffres ou plus pour un fond de quelques milliers de titres documentaires)

    C’est un exemple unique et certainement insuffisant pour trouver une solution aux horaires d’ouverture mais il est hypocrite d’affirmer que les bibliothécaires ont vraiment tout fait pour optimiser le temps de travail de leurs multiples tâches administratives…

    Ce n’est pas entièrement leur faute. La solution passant par le travail en réseau large, ce qui est une solution politique (et les bibliothèques ne sont pas un domaine stratégique ni pour l’élu ni pour le financement) et à des outils techniques (et le recrutement des décennies passées à favoriser des gens aux profils hyper littéraires, trop souvent illétrés technologiques). Et un peu de sens critique (non politisé).

    Maintenant, si personne ne veut se poser de question sur pourquoi le grand public pense qu’il ne faut pas faire d’étude pour travailler en bibliothèque ou que les niveaux salariales sont proches de la vendeuse de grand magasin, je ne vois pas pourquoi on se tracasserait pour les heures d’ouverture. Il suffit d’attendre que nous devenions inutiles, on disparaitra alors naturellement et ces questions seront résolues d’elles-mêmes.

  20. Louise said

    Renseigner, guider, conseiller, orienter, bref accueillir le public font partie du métier de bibliothécaire. Les partisans de l’extension des heures d’ouverture préconisent le recrutement de vacataires et de bénévoles pour faire ce travail et ce mode de fonctionnement se pratique déjà. Cela pose le problème de leur formation et de leur encadrement. Il faut que ces bénévoles et vacataires aient des compétences pour accueillir le public comme le font les bib, bib adjoints ou les agents de bibliothèques. Qui les formera et les encadrera ? Un personnel professionnel souvent réduit au minimum ? Pour une formation de quel niveau ? Pour quel service? Un service minimum de prêt-retour et rangement de livres ? Quelle image la bibliothèque donnera-t-elle alors ? Il me semble par ailleurs que les bibliothécaires devraient considérer avec un certain effroi l’idée d’être facilement remplacés par des vacataires ou des bénévoles. Et pourquoi pas dans un futur proche imaginer que des collectivités fassent ouvrir leur bibliothèques 7 sur 7 en recourant aux services des boîtes d’intérim ?

  21. Yvonnic said

    Service minimum ? Nous y allons et certains y sont déja. J’ai pu remarquer personnellement qu’en fait le temps gagné par la récupération de notices sur des catalogues existants a été immédiatement phagocité par la mise en place et le maintien des réseaux,(très prenants en termes de réunions et de concertation notamment). Par ailleurs l’extension des opérations d’animation et la réception des publics ciblés (classes, groupes) est très chronophage. Enfin il est un fait que, notamment dans les petites et moyennes collectivités, le temps passé aux tâches administratives et budgétaires est en augmentation. Parce que ces collectivités considèrent que la structure doit se gérer le plus possible de façon autonome (marchés publics, logistique de communication etc…). Au total la plupart des structures n’ont plus de réelle marge de manoeuvre et elles le savent. La moindre diminution du temps de travail interne se traduit donc par un grignotage soit au niveau de l’accueil soit au niveau de tâches dites « compressibles » en interne (déplacements chez les libraires, formations, installation et maintien de nouveaux services type site et blog-lecteurs, préparation des acquisition, temps de désherbage…). La question est de savoir jusqu’où on va compresser le compressible. Et je ne parle pas du management. Quant aux vacataires et bénévoles, essentiellement chargés des tâches d’accueil dites répétitives, non formés, ils contribueront effectivement à déprofessionnaliser l’image de l’accueil global. La médiation devient donc un leurre, parce qu’elle s’effectue sur le temps global accueil. Quant aux nouveaux personnels, quel que soit leur statut, je considère qu’il faut une année pour former sur site un professionnel motivé. Et ce temps est aussi en augmentation du fait de la nécessité absolue de maitriser les nouvelles technologies. Le discours sur le gain de temps qui serait mécaniquement généré par une remise en cause et une optimisation des modes de fonctionnement, est excessif. Il repose majoritairement sur la stigmatisation de quelques irréductibles du catalogage à l’ancienne, réalité existante mais non évaluée et certainement pas majoritaire (en tous cas obligatoirement en réduction constante). Le service minimum est la dynamique actuelle de tous les services publics. Je ne vois pas pourquoi les bibliothèques y échapperaient, dans la mesure où leur fonctionnement est de plus en plus pensé en termes de rentabilité. Arrêtons donc de jouer les électrons libres, « l’exception culturelle », et regardons nous en face : nous n’avons plus les moyens d’assurer correctement nos « anciennes missions » à l’heure où l’on prétend en définir de nouvelles qui, en fait, s’y ajouteront. Pour s’inscrire dans une dynamique, il faut du temps et des moyens, c’est aussi bête que ça. Pas des rustines et des incantations.

  22. Gabriel said

    Il me semble que nombre de réflexions lues ici et là sont encore trop décontextualisées et révélatrices d’une triste tradition française de la bibliothèque, îlot isolé (pléonasme?) de savoir et de culture.
    Le rapport Perrin lui même est un bel exercice d’autisme technocrate…
    Ouvrir plus, ou mieux.
    Personnel conforté, compétent et motivé, ou précaire et inopérent?
    Un bibliothécaire demandait encore en 2008 lors d’une journée d’étude le sens du mot streaming…
    Le tout dans un contexte éducatif, culturel et social plus que dissous et déarticulé.
    A quoi bon ouvrir davantage sans une totale refonte de la formation et des missions de la bibliothèque?
    A quand les réponses à quelques questions aussi fâcheuses que simples, du genre?
    75 à 85% de la population d’un collectivité ne fréquente pas la bibliothèque mise à sa disposition, pourquoi?
    Quel sens pour la bibliothèque de demain dans une société qui continue à voir ses illétrés augmenter en 2006, puis en 2007…?
    A quand une vraie mise en place de passerelles pérennes entre le temple sacré du savoir (j’ai nommé la bibliothèque), et les mécréants (parfois privés en plus!!beurk!) tels que Théatres, Cinémas, Compagnies de danse, Artistes, Galeries, Conservatoires, etc…?
    Songez au nombre de Médiathèques au sein desquelles aucune photo, aucune sculpture, aucun concert n’ont jamais été présentés au public…
    Ouvrir plus, ou mieux?

    Ouvrir le dimanche? Fichtre! je me souviens de quelques cours de catéchisme et des premières lignes de l’ancien testament, et j’ai souvenance qu’au 7ème jour, même Dieu à éprouvé le besoin de se reposer…
    Et si le bibliothécaire n’était plus Dieu?

  23. Bonjour

    Je ne peux pas répondre pour Georges Perrin, dont à l’inverse de vous j’estime le rapport utile, à cette nuance près qu’il se situe implicitement dans le contexte des villes grandes et moyennes, mais je me sens pour ma part fort éloigné d’une conception de la bibliothèque comme “temple du savoir”, d’un mépris ou d’une distance vis-à-vis d’autres secteurs culturels ou du secteur privé et encore plus du bibliothécaire comme Dieu, je professe plutôt une conception relative de la bibliothèque (ne confondons pas bibliothèque et bibliothécaire, le service public et le métier exercé par une partie des gens qui y travaillent, les horaires d’ouverture de l’une et les horaires de travail pour l’autre).

    Bien sûr qu’il faut se reposer, mais les gens se reposent aussi à la bibliothèque. Il ne faudrait pas limiter le débat sur les horaires à la question du dimanche, ce n’est qu’une des modalités à envisager parmi d’autres, mais enfin là où l’on ouvre le dimanche, on constate toujours la présence d’un autre public.

    La question de la présence de photos, sculpture, concerts en bibliothèque est intéressante. Mais lors de la journée d’étude dont vous parlez (je crois savoir laquelle et d’ailleurs trouve normal, ou inévitable, que toute la population, dont les bibliothécaires font partie, ne sache pas ce que c’est que le streaming), un directeur des affaires culturelles s’était en privé indigné de ce que les bibliothécaires, à ce qu’il avait compris, prétendent tout faire, même du cinéma, en quelque sorte de se prennent pour Dieu.

    Constatons plus modestement la part que peuvent prendre, parmi d’autres, les bibliothèques dans l’accès à la culture (mais ce n’est pas leur fonction exclusive). Dans l’accessibilité, il y a la prise en compte des rythme de vie et des disponibilités des gens. Voilà tout bêtement ce que signifie la question des horaires, qui ne dédouane pas de la question des missions. Tout n’est pas dans tout.

  24. Anonyme said

    « Un bibliothécaire demandait encore en 2008 lors d’une journée d’étude le sens du mot streaming… » GLOIRE A LUI! En voilà au moins un qui sait aller à l’essentiel. Car le problème aujourd’hui, c’est précisément que n’importe quel collègue est au fait des techniques et maîtrise le vocabulaire obscène du management, mais s’intéresse fort peu à ce qui devrait constituer son principal centre d’intérêt et la matière première de sa compétence. Je veux parler des arts et des savoirs (*), parce que c’est bien là que sont les enjeux, non ?
    (*) A l’exclusion, donc, de toute la production pour mongolitos, qui de nos jours fait l’objet de « formations » onéreuses mais prisées.

  25. Hervé said

    Sur le constat du rapport Perrin de la faible amplitude horaire d’ouverture, le procédé qui consiste à mettre au même niveau la bibliothèque de Birmingham (2 300 000 habitants quand même !) avec une bibliothèque universitaire d’une ville comme Reims (184 000 habitants) par exemple, est effectivement assez surprenant. Proportionnellement aux moyens et personnels mobilisés, les 61 heures d’ouverture de la section Droit-Lettres des bibliothèques universitaires de Reims constituent un exploit et une prouesse qui méritent d’être salués ! Par ailleurs, se souvenir qu’au Royaume Uni, les universités sont financées en grande partie par des fonds privés, qu’une année d’inscription coûte environ 4800 euros (£3200) par année et par étudiant, ne me paraît pas anecdotique lorsque l’on fait des propositions aussi coûteuses que celles préconisées dans ce rapport. Ainsi, en comparant cette fois Reims et York (181 000 habitant, 78H d’ouverture pour la BU) peut on expliquer, au moins en partie, la différence de 17 heures d’ouverture hebdomadaires entre les deux bibliothèques universitaires de taille comparable cette fois, mais avec des financements bien différents ! Pour finir, il n’est peut être pas inutile de préciser qu’aucune loi anglaise n’oblige un employeur à payer plus un salarié travaillant le dimanche, et que, dans la pratique, les salaires proposés sont d’une fois et demi à deux fois le salaire d’un autre jour. J’ai travaillé (il y a 20 ans…) en nocturne (20h-22h) dans une bibliothèque universitaire Londonienne, et mon salaire était le même qu’en horaire de journée…

    PS : je suis plutôt favorable à l’ouverture des bibliothèques (publiques ou universitaires) le dimanche lorsque cela est possible, et fermement opposé à l’ouverture des magasins le dimanche. Tout n’est pas si simple…

  26. Yvonnic said

    « Il devient de plus en plus évident que les bibliothèques sont des LIEUX.Des lieux dont la population s’empare pour toutes sortes d’usage qu’il convient, pour la plupart d’entre eux, de respecter. Des lieux publics. Un service public des lieux.
    Des lieux publics doivent être ouverts le plus possible, c’est une évidence. Cela nécessite de penser l’organisation du travail, la mobilisation des compétences, la politique d’emploi, en fonction de cette mission. »

    Aberration du discours technocratique. J’ai cité en entier pourqu’il n’y ait pas de doute : le mot mission apparait à la fin. Dans tout le reste du commentaire, ladite mission n’est pas définie, sinon, par défaut, par une mission d’ouverture de lieux à usages multiples. C’est un peu étrange comme définition. Mais c’est bien révélateur du fait que les horaires sont devenus un sujet en soi, purement idéologique, déconnecté de la problématique des missions. La mission d’un lieu public uniquement défini par des questions d’amplitude horaire !. C’est bien ce que je disais plus haut : C’est le contenant qui va définir le contenu. Affligeant.

  27. julien said

    c’est vrai que s’il n’y avait pas le public, ce job serait génial ! (caricature à peine forcée après 5 ans de fonction PUBLIQUE)

    à l’anonyme n°24 : les arts et les savoirs tout court ? ou bien l’accés aux et la diffusion des ? (dans le cas de l’accès, l’ouverture le dimanche est un plus, concernant la diffusion, peut-être tu devrais regarder en détail la définition du streaming… quand je pense que certaines bibliothèques numérisent des tonnes de documents et qu’il faut se rendre sur place pour consulter la version numérique…)

    à l’époque douce et insouciante où j’étais emploi-jeune en BM (3500 hab., dortoir), nous étions tous (3 pers.) d’accord pour ouvrir 1h de plus le soir (passer de 17h30 à 18h30, déjà insuffisant, mon objectif était 19h30). Seule opposition : la mairie (et son personnel féminin qui avait des enfants en charge, pour plein de raisons que c’est pas leur faute qu’elles ont marié des machos) qui se serait senti obligée de fermer elle aussi à des horaires plus décents pour les travailleurs.

    Sinon, à titre personnel, je suis plus que pour l’ouverture des bibliothèques le dimanche. Je suis bibliothécaire et j’ai envie que tout le monde vienne en bibliothèque ! ça me rend malade de voir les gens le dimanche se « promener » chez ikea, la foir’fouille ou cultura. Une amie libraire, actuellement vendeuse chez cultura, me décrit ses journées du dimanche : « un public familial, qui n’est pas là pour consommer, qui lâche les gamins dans les rayons » : c’est le public que je préférerai voir en bibliothèque (et elle aussi) !

    Niveau matériel : Je suis aujourd’hui BAS (externe) depuis 3 ans. je gagne 1350 € / mois (Paris), j’ai 30 ans et je n’ai pas d’enfants. Tout ça est important. je suis prêt à travailler le dimanche à la place de deux autres jours, sans changement de salaire. (4 jours par semaine au lieu de 5)

    autre chose : on embauche combien de moniteurs étudiants avec le salaire ET les primes d’un conservateur ? (ça serait moins cher si on pouvait prendre des enfants apprentis-stagiaires, mais les crèches et les centres de loisirs nous ont déjà piqué le juteux marché de la précarité). Combien de fonctionnaires (hauts) ont construit leurs carrières et leur stabilité personnelle sur la précarité des autres ? (je sais que tous les étudiants rêvent de ce genre de poste, puisque sophie de menton me l’a dit à l’oreille l’autre jour. Si on achetait les yeux des gens 1000€, on ne compterai plus les borgnes et les aveugles). Cette préconisation est inacceptable au prix du voyage d’étude, du séminaire ou de la réception au ministère (ou du prix de la mission d’étude, de l’audit de tonton paul, de la prestation informatique du neuveu de mon beau-frère ou de la formation à la connaissance de ma famille surtout ma soeur qui fait des poemes sur internet).

    service ET public

  28. Anonyme said

    @ « Service et public ». Vous répondre en détail n’aboutirait qu’à ajouter un point de vue contradictoire. Tout ce que vous dites pour justifier l’ouverture des bibliothèques le dimanche ne vaut pas. Ce ne sont que des remarques sans portée (= défaut de perspective), voire mesquines. Pour sortir de l’aporie, il faudrait partir du réel, non pas de pseudo-constats, de fausses évidences ou du culte (qui s’ignore comme tel) du « service » du « public » – lequel justifie aujourd’hui les pires dérives. Toutefois, ne vous cassez pas la tête : c’est vous qui êtes dans le sens de l’histoire : les bibliothèques finiront bien par ouvrir le dimanche, pour la plus grande joie des prolétaires qui auront la satisfaction de se dire que, oui, ils auraient pu s’y rendre si la loi (prochainement votée) ne leur en avait pas oté la possibilité.

  29. julien said

    « les bibliothèques finiront bien par ouvrir le dimanche, pour la plus grande joie des prolétaires qui auront la satisfaction de se dire que, oui, ils auraient pu s’y rendre si la loi (prochainement votée) ne leur en avait pas oté la possibilité. »

    ils auraient aussi pu s’y rendre depuis des années si les syndicats soi-disant ouvriers ou de « gauche » ne s’y opposaient pas pour leur petit confort de fonctionnaires. Votre discours pue le corporatisme syndical du service public. Votre utilisation des prolétaires pour vous justifier évoque même un passé stalinien pas si lointain… (je sais je suis mesquin, mais vous êtes anonyme, je peux bien formuler quelques hypothèses très réalistes)

    En vérité, si les bib et tous les lieux « cultu(r)els » étaient ouverts le dimanche depuis des années, ça ferait un argument de plus contre le travail des « prolétaires » le dimanche : « Mais c’est le jour des activités culturelles en famille ! »

    j’envie vraiment votre réalisme (« partir du réel ») théorique qui arrive à si bien distinguer un pseudo-constat (càd non conforme à l’idéologie) de la réalité (marxiste-léniniste). Cela doit demander des années de lavage de cerveau ?

    Hors la provocation et le flambi marxisant (perspective, sens de l’histoire, j’en ai laissé passé), j’aurai bien aimé lire ne serait-ce qu’un argument de votre part.
    Tant qu’à être désagréable avec votre engeance décrépie, il faut que je rajoute avec les fonctionnaires hauts la bureaucratie syndicale et les parasites permanents.

    Pour sortir quelque chose avec lequel vous serez peut-être d’accord, il est vrai que ma proposition (que je trouve équilibrée et raisonnable) de 4 jours pour 5 est totalement inenvisageable dans la configuration politique actuelle total(itair)ement réactionnaire et versaillaise. Toute négociation sur le sujet ne se résoudrait qu’à notre détriment. Mais sommes-nous si éloignés de ces « prolétaires » ?

    en attendant votre retraite,
    julien

  30. Anonyme said

    Pour votre gouverne : je suis antisyndicaliste (car les syndicats sont des instruments du maintien de l’ordre – cf. leur rôle lorsqUe les conflits se durcissent) ; je suis également anti-marxiste (envisager les choses « du point du vue du prolétariat », comme dit Marx, ne signifie pas être marxiste… qui n’est qu’une autre manière de défendre le monde tel qu’il est). J’arrête sur ce point parce que, tout simplement et sans mépris aucun, je constate que vous n’avez pas le niveau. (Un conseil : au lieu d’utiliser à tort et à travers le terme d’idéologie, lisez Marx, et vous gagnerez en rigueur.)
    Quant à mes arguments, il y a belle lurette qu’ils sont disponibles – ailleurs que sur des blogs, ça va sans dire. Mais s’il existait ne serait-ce qu’un début d’envie de comprendre dans la profession, sur cette question comme sur d’autres, on n’aurait pas éludé les questions radicales (celles qui révèle justement du réel, celles que je pose à l’occasion, au lieu d’enculer les mouches comme beaucoup d’intervenants ici-même). Ce constat, je ne suis pas le seul à le faire : il y a environ un an et demi, un militant de l’ABF était intervenu sur biblio.fr pour faire part de sa consternation au sujet d’un pseudo-forum organisé par l’association à son congrès annuel : aucun échange contradictoire ; discours propagandiste des partisans de l’ouverture le dimanche ; fatuité des intervenants, etc.
    « en attendant votre retraite » : vous auriez du dire « en attendant l’heure de la débauche » (car la retraitre est encore loin) : j’exerce mon métier sans passion et, s’il comporte en effet des aspects passionnants – le contact avec les oeuvres avant tout -, la vie est ailleurs.

  31. Gabriel said

    Diantre !
    A lire certains posts on se dit que le délit d’opinion et/ou la pensée unique ont de beaux jours devant eux, dans une profession sur laquelle on pourrait compter pour faire le lit de la compréhension et de la tolérence mutuelles.
    Dire pis que pendre d’un défenseur d’une thèse contraire n’a jamais que je sache permis de valider ses propres thèses.
    Cela confirme également que tant que cette belle et unique profession sera aussi divisée, à courir comme un poulet sans tête, les officines financières et dogmatiques du toujours moins (de culture, d’éffort, de partage, de transmission), et du toujours plus (de précarité, de division, de déficit de prospective, de nombrilisme, de temps de cerveau disponible,etc.)ont décidément de beaux horizons devant eux.
    Petite remarque à « Anonyme » (bizarre d’avoir besoin de se cacher pour échanger sur ce blog, les RG auraient-ils infiltrés la profession, ou le courage d’opinion serait il plus confortable à l’ombre de l’anonymat..??), vous n’aviez pas besoin de choisir ce métier pour être au contact des oeuvres (fétichisme quand tu nous tiens..). En revanche être au contact et à l’écoute du (des) public (s), serait peut-être davantage utile en ces temps de désertion de ce même public.
    Ou alors peut-être attendez-vous de voir les médiathèques se transformer en musée, et ainsi, tel Belphégor, pourriez vous retrouver vos chères oeuvres à la nuit tombée, seul entre vos murs?

    A partir de quand réaliserez-vous qu’à travers la France, les baisses d’inscrits, et de prêts (imprimés, audio et vidéo) sont de plus en plus souvent en baisse, avec des chiffres désormais à -15, -20% d’une année sur l’autre?
    Quand comprendrez-vous l’impact sur votre métier, et votre rôle, de la baisse de 50% de CA du secteur de l’édition musicale en France en moins de 5 ans, et de la 5ème année de baisse du marché vidéo?
    Vous avez en commun (vos statistiques de fréquentation et le marché de l’édition) le fait qu’un jour viendra, où 10% de 0 sera facile à calculer…

    Quand accepterez-vous de vous inclure dans un paysage culturel et éducatif national mis à mal davantage chaque jour?

    Des faits ?

    On ferme le Musée de l’Homme, et disperse ses 300 000 objets inestimables quand ils ne dorment pas dans les entrepots de Calberson au nord de Paris.
    On ferme le Musée des arts et des traditions populaires, véritable joyau de notre mémoire collective.
    On démantèle, on galvaude la maison radio France à coup de suppressions de poste et de budgets chaque année, sans parler de la main mise sur l’esprit même de la maison.
    On transfère toujours davantage tout le secteur de l’édition, de la presse, de l’information, aux mains de holdings, fonds de pension et autres marchands d’armes.
    On aura supprimé près de 150 000 postes dans l’éducation nationale en moins de 10 ans.
    Après l’attaque en règle contre les intermittents du spectacle, on s’en prend désormais au statut de bénévole, véritable moelle épinière du monde culturel et associatif (Le festival du Court-Métrage de Clermont est fragilisé par un redressement de 170 000 euros au titre de ses bénévoles en 2008 !)
    On continue?
    Non, je crois que cela serait inutile, car ceux qui veulent voir, voient, les autres anonymes ou non, prendront le prochain train, s’il vient.

    Je persiste dès lors à penser que le débat du dimanche est un faux débat culturel, et un vrai défi idéologique. Enfin! Quel regard portez-sur les acquis sociaux si chèrement obtenus? Quel modèle social voulez vous lèguer à nos enfants? Bientôt, je n’en doute déjà plus, je lirais vos propositions pour prolonger la durée du travail au delà de 70 ans (y compris dans le public!).
    Les médiathèques n’ont pas il me semble, vocation à se muer en offices de tourisme du dimanche !(Reliser la charte, je vous assure, cela n’y figure pas!…)

    Les batailles sont ailleurs, et elles pressent.
    Avec toutes les associations interprofessionnelles de professionnels de la profession que l’on rencontre dans le microcosme de la lecture publique, il serait coupable de ne pas peser sur les lendemains culturels que nos enfants sont en droit d’attendre de nous…

    pour finir, pour bien vous montrer le sens de l’Histoire, je vous livre cette phrase :
    « Comme l’eau, comme le gaz, comme le courant électrique, viennent de loin, dans nos demeures, répondre à nos besoins moyennant un effort quasi nul, ainsi seront-nous alimentés d’images visuelles ou auditives, naissant et s’évanouissant au moindre geste, presque à un signe. »
    Juste un détail, elle est signée Paul Valéry, et date de …. 1934.

    Alors, on ouvre le dimanche, ou bien?

  32. Anonyme said

    @Gabriel. Je vous répondrai sur le fond plus tard. Juste un mot sur mon anonymat : le propriétaire du blog sait bien qui je suis, de sorte que ma signature n’a vraiment pas d’importance. Quant aux intervenants comme vous qui s’en inquiètent : voulez-vous me dire la différence entre un message non signé et un message signé d’un simple prénom – comme Gabriel ?

  33. Gabriel said

    Je vous rassure, bien des choses me soucient davantage que votre anonymat.
    Si le propriétaire de ce blog, qui a l’extrême mérite de susciter le débat, d’exposer ses convictions, et de toujours prendre le soin de répondre à ses contradicteurs, avec le respect, le sens de la distance et de la perspective qui le caractérisent, vous connais, tant mieux.
    Mais si vous ne souhaitiez ne vous exposer qu’envers lui, pourquoi ne pas lui envoyer un mail privé? Mystère.
    Quant à moi, je signe de mon nom (et nom prénom comme vous auriez dû le savoir si vous aviez daigné remplir le formulaire d’identification sans chichi. J’estime que cela est un minimum déjà louable. Si mon Cv vous importe je vous l’adresserai avec plaisir.
    Sachez juste que je fréquente les bibliothèques à titre privé ou professionnel depuis près de 25 ans, et que j’ai le plaisir de connaître assez bien je pense une bonne centaine d’équipements à travers la France, de la BMVR à la bibliothèque bénévole de quartier, de la bibliothèque de CE à la BDP, en passant par la BNF et la BPI.

    Je persiste et signe (de mon nom, mais pas à la pointe de l’épée), je suis le premier partisan et défenseur de cette noble et irremplaçable profession qu’est celle de bibliothécaire.
    Ma crainte est justement de la voire disparaître peu à peu dans les sables mouvants de la fausse indifférence de la puissance publique, et des querelles idéologiques et/ou corporatistes stériles.

    Sur le fond, je me réjouis de poursuivre cet échange avec vous notamment, afin d’évoquer non pas ce qui fonctionne ou a fonctionné peu ou prou, mais bien davantage les pistes constructives qui seraient profitables à un précieux service public.

  34. Yvonnic said

    Les gestionnaires de blogs ont de plus en plus de mal à dissimuler leur agacement à propos des anonymes. Leurs commentateurs de même. Ou bien l’on pourrait dire qu’ils ont de moins en moins de retenue pour les stigmatiser. Les accusations de trolls pleuvent, les demandes d’identifications également. En arriver à dire, pour un anonyme, que, son anonymat étant plus que relatif, il n’a plus d’importance, ne fait qu’aller dans ce sens général des blogs communautaires et de l’identification, que l’on nous annonce avec la « fin des blogs ». Non pas la fin en elle-même mais la fin d’une certaine forme de prise de parole reconnue. La mort du blog individuel, non identifié (professionnellement par exemple), ira de pair avec la fin de l’intervenant anonyme. Les deux sont en marche. De plus en plus le contenu ne vaut lecture et acceptation, voire réponse, que par la signature, signe d’appartenance.

  35. Gabriel said

    Je souscrit totalement à votre point de vue.
    Néanmoins je me faisait la remarque que nous avions en France une relative tradition, pour les lettres anonymes, missives secrètes et autres corbeaux délateurs.
    On ne se refait peut-être pas…

  36. Anonyme said

    Décidément, Gabriel, vous avez un don pour l’analogie qui tue (vous venez de terminer « l’art d’avoir toujours raison » de qui vous savez, puisque que vous fréquentez les bib depuis tant d’années – ce n’est pas possible autrement). Tiens, en voilà une autre, à votre gouverne, plus pertinente et qui nous ramène à la question du dimanche, ainsi que du « réel » qu’on devrait s’efforcer de prendre en considération :
    Vous rappelez-vous de l’équation du Front national dans les années 1980 : « 2 millions de chômeurs, c’est 2 millions d’immigrés en trop » ? Si l’on décompose la phrase en ces deux propositions, on se rend compte qu’elles sont justes, c’est-à-dire qu’elles renvoient au réel (l’existence des chômeurs et des immigrés). Ce qui posait problème, comme chacun le comprend aisément, c’est l’équivalence, le lien logique posé entre elles, où se niche la fausse conscience xénophobe. Ainsi en est-il de vos propres remarques et de l’équivalence que vous établissez entre la fin de la culture et son sauvetage par le réaménagement (encore un euphémisme libéral) du dispositif du droit du travail : le rapport de pertinence fait défaut. Il faut se méfier des fausses évidences : les points que vous soulevez peuvent être justes pris un à un, lorsqu’on les examine hors de leur contexte. Mais ils sont sans pertinence quand on s’efforce de les contextualiser.
    Poser correctement le problème, en l’occurrence, consisterait à décentrer l’interrogation, à dépasser le point de vu_e étriqué, celui du « service » et du « public » (terrain de prédilection de tous le discours idéologiques – au sens de Marx, ou de Freud) ou celui que vous défendez (la stigmatisation mesquine et bien dans l’air du temps d’un corporatisme qui, en ce qui concerne le petit monde des bibliothèques, est inexistant – vous le dites vous-même quelque part dans votre message). Il est proprement navrant et déprimant d’avoir à rappeler des banalités anthropologiques de base, celles-là même que Finkielkraut (entre autres) évoquait lorsqu’il exprimait son opposition au dimanche travaillé. Vous vous rendez compte, j’espère, qu’il ne s’agit pas de « grandes idées » abstraites, détachées du quotidien prosaïque des gens ordinaires, mais de questions concrètes que chacun se pose dès qu’il se pose, c’est-à-dire dès qu’il cesse de se fuir, de s’étourdir dans le travail, l’impératif du loisir et de la jouissance, bref dans l’activité forcenée.
    J’arrête avant de vous décourager, car mon message est déjà trop long. Juste ceci : les bibliothécaires jouissent d’une position unique et sans égal dans le monde du salariat, celle de disposer de TOUS les instruments de la pensée ; mieux encore, ils sont payés pour réfléchir sur les moyens de les mettre à disposition de tous. Comment comprendre qu’ils n’en usent pas pour eux-mêmes ? Comment admettre qu’ils se complaisent dans la « pensée » préconstituée ? Comment expliquer l’absence de véritables débats ? En somme, comment accepter cette absence de fierté et de dignité, cette propension à brader l’intelligence pour le prêt-à-penser libéral ? (Repensez, en comparaison, à la fière attitude de ces ouviers qui prêchaient – le mot n’est pas trop fort – la « culture de soi-même ».)

  37. Gabriel said

    J’avoue ne pas comprendre tout à fait votre raisonnement, et suis un peu apeuré de vous lire lorsque vous écrivez : “2 millions de chômeurs, c’est 2 millions d’immigrés en trop” ? Si l’on décompose la phrase en ces deux propositions, on se rend compte qu’elles sont justes…
    Je vous laisse le soin de trouver juste la proposition affirmant qu’il y a trop d’immigrés, ce que je ne pense pas, à titre personnel.
    Par ailleurs, je réitère mon voeu pieu d’apaisement dans l’échange, ici comme ailleurs, je ne comprends toujours pas ce besoin d’agressivité et de condescendance dans vos remarques, parfois tout à fait justes au demeurant.
    Je ne connais pas ce livre, et le titre seul me semble déjà fort loin de ma nature et de mon plaisir de la discussion et de la contradiction.
    Enfin, je vous prie de croire que mes pensées s’éloignenert chaque jour davantage de tout contexte libéral, au sens que vous décrivez, et je n’ai jamais affirmé vouloir réaménager le droit du travail. Je mets ce hors sujet sur le compte de votre
    ferveur, et surtout, je reste à votre disposition pour évoquer, de façon apaisée et respectueuse, le fonds dont vous parliez dans votre précédent message.
    Enfin, le corporatisme existe, évidement, j’ai ai tant de fois eu la preuve… Mais ce n’est pas un mal en soit, et je le crois même inéluctable, il est dans la nature humaine, de se « proteger » parmi ses pairs, en se regroupant. Peut-être suffit-il alors de ne pas se tromper de danger, donc de cible.
    Bien à vous.

  38. Anonyme said

    J’ai par le passé reproché à Lahary qu’il ne prenait pas le temps de lire les textes sur lesquels il réagissait et, par conséquent, que ses indignations tombaient à plat. Cette critique s’applique particulièrement bien à votre réaction ci-dessus. Alors, au sujet de votre remarque liminaire : soit vous n’avez pas pris le temps de me lire ; soit vous êtes de mauvaise foi (l’effet Schopenhauer, encore une fois…) ; soit il vous manque ce brin de jugeote qui permet d’échanger entre gens sérieux. Dans tous cas, je n’y puis rien.

  39. Serge. said

    Nous n’ouvrirons pas le dimanche. Tout au plus quelques très rares structures de grandes villes, de préférence universitaires, ouvriront quelques heures et quelques dimanches; Et nous n’en parlerons probablement plus dans peu de temps. Une enquête du Credoc de novembre 2OO8 dit que :Lorsqu’une offre commerciale existe le dimanche, l’étude constate que plus de la moitié des personnes n’effectuent aucun achat. De plus, la majorité des personnes se déclarant prêtes à acheter le dimanche indiquent qu’il ne s’agirait pas pour elles d’une consommation supplémentaire. Enfin, une ouverture plus tardive des commerces est en général préférée à une ouverture dominicale. Les simulations confirment que l’ouverture le dimanche favorise un transfert de la clientèle vers les grandes surfaces mais n’aboutit pas à une augmentation significative de la consommation. L’impact sur l’emploi serait lui aussi marginal, les prévisions allant de 8 000 emplois créés à 21 600 perdus (le secteur de la distribution emploie plus de 1,8 million de personnes). De toutes façons le projet de loi ne parle pour l’instant que « d’agglomérations de plus d’un million d’habitants ». On limitera tout ça à des zones dérogatoirees, comme c’est déja le cas. Quant aux services publics, leur ouverture se heurtera à un des plus puissants moteurs française : la valorisation de la Famille. L’extension aux services au public : crèches, transport, écoles, banques, assurances, administrations, organismes sociaux, etc. Amplifier les emplois précaires sans aucune sécurité juridique dans les zones commerciales au détriment des emplois stables dans les petites entreprises ou les commerces de proximité. Priver les salariés du repos dominical sans leur octroyer une compensation minimale de salaire. Détruire la vie familiale en obligeant les parents à travailler le dimanche. Détruire la vie sociale en réduisant le nombre de bénévoles dans les diverses associations de loisirs et culturelles et par voie de conséquences les activités. De concentrer tous les pouvoirs de décisions au préfet en retirant tous les pouvoirs aux maires et en réduisant à néant tout dialogue social avec les interlocuteurs sociaux. Impensable. Laissons donc technocrates et idéologues batailler sur l’improbable. D’autre sujets les attendent en 2009, qui mettront à mal leur conception corporatiste du métier et mobiliseront tout leur attention : le Statut…

  40. Je remercie Yvonnic, l’exégète affligé du 7 décembre, de son affliction. Comme on ne dit pas tout dans un billet, elle me donne l’occasion d’un autre billet : Missions, fonctions, politiques publiques : pour une bibliothèque non unidimensionnelle. Que cela le rassure ou l’afflige davantage encore, ma formulation était certes raccourcie mais absolument délibérée. Quant au technocratisme et à l’idéologie, il faut se méfier : ces qualificatifs jouent volontiers les boomerangs.

    • marijo said

      la vie familiale….est-ce le principal soucis des gens qui divorcent à tour de bras, se remarient, se séparent, pondent des enfants un peu plus loin , lesquels se retrouveront tiraillés entre plusieurs foyers? les bibliothécaires, célibataires ou séparés, oudivorcés, ou sans enfants ou à familles multiples n’échappent pas à la règle…et sont regis par la loi commune…
      faut-il pour quelques employés de bibs ayant 1 vie familiale « normale » empêcher les autres familles « normales » de fréquenter les bibliothèques avec leurs enfants et essayer de leur inséminer un minimum d’intérêt pour la «  »culture » » »?

      et quid de la vie familiale des gens qui DOIVENT travailler le dimanche, dont pas mal de services publics?
      les bibs..sont un des derniers bastions résistants, accrochés à leurs privilèges acquis.
      normal, elles font partie de l’EN.

  41. marijo said

    que de verbiage ! un peu de bon sens, svp. prenons pour exemple la grrrrrande médiathèque malraux de strasbourg ouverte l’an dernier. les seuls rayons vides sont ceux des dvd. quant aux livres neufs rangés impeccablement, c’est à écoeurer tout lecteur chevronné.

    102 employés ! dont on voit bien qu’ils passent énormément de temps à discuter entre eux, faute de « clients » à renseigner.
    fermeture le dimanche, le lundi, le jeudi matin, le mardi matin, le vendredi matin. ouverture 2 matinées par semaine …à partir de 10 heures !
    aucun parking à proximité.
    pas d’accès à moins de marcher 500 mètres sous la pluie, la neige, le vent.
    aucun arrêt d’autobus à proximité; la station de tram la plus proche est à 500 mètres (au moins).
    donc, bib accessible aux gens courageux, ingambes, bons cyclistes…, éventuellement chômeurs…

    quid des mères devant traîner des jeunes enfants, des personnes âgées ou partiellement invalides? (les livres, c’est lourd)
    fermeture le soir à 19h00 2 fois par semaine. c’est oublier que les gens ont envie de rentrer chez eux après le travail et doivent vaquer aux tâches ménagères.
    les étudiants non plus ne sont pas privilégiés avec de tels horaires.
    l’ouverture à midi arrange qui? en général, on mange à cette heure-là ou on est sur la route.

    ouverture le dimanche dans une ville morte de toute façon et où les bibliothèques pléthoriques ici, il faut le dire, (et désertes) seraient un but de sortie, voire de culture?

    pas question : il faut préserver les avantages acquis et, il faut bien le dire, le petit train-train du personnel, lequel, bien souvent, préfère se tourner les pouces et vous diriger vers les robots qui font le travail à leur place.
    c’est une ancienne bibliothécaire qui exprime ici son ras-le-bol devant le gaspillage en moyens (fric) et en personnel.

  42. […] précédent billet sur ce sujet : Une bibliothèque doit être ouverte ou fermée, 11 novembre […]

Laisser un commentaire