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Blog professionnel de Dominique Lahary, bibliothécaire. Mes propos n'engagent que moi.

Archive for octobre 2007

Image du bibliothécaire : il y a encore du boulot

Posted by Dominique Lahary sur 31 octobre 2007

Bibliothèque patrimonialeConservateur de bibliothèque : au service de la postérité. Ainsi est titré, accompagné de l’image ci-jointe, un article de Métro international qui commence très fort : «Si passer vos journées entouré de livres et de documents ne vous fait pas peur, vous pouvez devenir conservateur territorial de bibliothèque». Et ça continue : «Derrière ce terme se cachent les responsables du patrimoine et du développement de la lecture publique, des super bibliothécaires en somme. Constituer ou enrichir les collections, les décrire, les conserver, les valoriser et les mettre à la disposition d’un public…»

Voilà, c’est la faute au Journal officiel qui décrit dans les textes statutaires les fonctions des conservateurs et de tous les autres. Et ces définitions nous collent à la peau.

Je poursuis : «Grâce à lui, le grand public trouve les documents qu’il recherche. [Ah, voilà la public tout de même]. Ce spécialiste de la documentation protège aussi les collections rares. Il occupe souvent un emploi de direction en bibliothèque municipale ou dans les bibliothèques centrales de prêt des départements. C’est la raison pour laquelle il doit savoir gérer une équipe.» [Et voilà le management, tout de même. Il n’y a plus de BCP depuis 1986, mais c’est un détail].

C’est quand même un métier d’avenir : «Dans les années à venir, le recrutement des conservateurs territoriaux devrait doubler.»

Courage !

(Entendons-nous bien. J’ai le plus grand respect pour la part patrimoniale de notre profession, qui est d’utilité publique. Mais ce n’est qu’une part, et l’image donnée dans Métro international est singulièrement inactuelle : « au service de la postérité », pas des gens ici et maintenant).

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Il y a une vie après MARC : Journée d’hommage à Pierre-Yves Duchemin le 19 novembre

Posted by Dominique Lahary sur 31 octobre 2007

Le 14 mars dernier, Pierre-Yves Duchemin disparaissait brutalement et ô combien prématurément. Je suis loin d’être le seul à avoir subi un choc, et mesuré combien il m’était cher. Je continue à en avoir des témoignages.

C’est bien le moins qu’une journée d’hommage soir organisée. Elle le sera lundi 19 novembre à l’Enssib, où il travaillait ces dernières années. J’invite à y participer. le programme est ici.

Sous le beau titre Il y a une vie après MARC, ce colloque, comme l’écrit l’Enssib, «sera l’occasion de faire le point sur des thèmes chers à Pierre-Yves Duchemin : la normalisation documentaire, l’information bibliographique enrichie, les applications XML». Qu’on ne s’effraie pas de l’aridité de ces thèmes : avec Pierre-Yves, ils étaient vivants ! Et utiles ! Il nous appartient, à nous les intervenants, au participants aussi de cette journée, d’être fidèle à cette vie. Ce faisant nous nous rappelons qu’il fut un formidable enseignant, un pédagogue, un passeur. Un bibliothécaire.

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La recommandation, dernier refuge du bibliothécaire ?

Posted by Dominique Lahary sur 30 octobre 2007

Un thème fait ces temps-ci florès sur les blogs professionnels de bibliothécaire : la « recommandation ». On désigne par là le système de commentaire que l’on trouve sur les sites dit « Web 2.0 », qu’ils relèvent web « social », c’est-à-dire de société civile, ou de commerces en ligne, comme les librairies.

Au fond, on propose que les bibliothèques s’emparent de ces outils afin de faire de la prescription.

Ce qui me frappe, c’est que ce thème peut apparaître comme un changement de réponse à la question : quel est l’invariant du bibliothécaire ? Et donc l’essence de la bibliothèque ?

Longtemps ce fut la conservation : la bibliothèque est un endroit de garde, et le bibliothécaire est le gardien.

Puis ce fut la fourniture documentaire : la bibliothèque est un endroit d’approvisionnement, et le bibliothécaire en est le sélectionneur.

Ce serait donc désormais la recommandation : la bibliothèque serait un organe d’orientation et de commentaire, et le bibliothécaire serait cet orientateur-commentateur.

Je vois dans cette vision une nécessité corporative. Quoi qu’il en soit, il faut bien survivre, fût-ce au prix d’un changement de nature, avec effet rétroactif : je proclame aujourd’hui que de tous temps l’essence de la bibliothèque est la recommandation, même si nul auparavant ne s’en était avisé. (Sur la nécessité corporative exprimée en termes de capital symbolique, d’après Bourdieu, voir ce billet de Bruits et chuchottements).

Dans cette réécriture, un invariant : la supériorité symbolique du bibliothécaire, hier pour garder, aujourd’hui pour sélectionner, demain pour recommander : nous sommes toujours dans la prescription.

Mais que cela ne nous empêche pas de redéfinir les missions des bibliothèques : c’est légitime, inévitable.

Et cela ne retire rien de la validité de l’idée de recommandation. Voici quelques écrits :

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Quelle est la teneur en bibliothèques de la bibliothèque globale ?

Posted by Dominique Lahary sur 24 octobre 2007

J’ai récemment en plusieurs occasions proposé l’idée suivante : il existe un « système bibliothèque » global (rechercher, identifier, obtenir) dont les bibliothèques institutionnel ne constituent qu’une partie. Ce n’est pas par métaphore qu’on parle de « bibliothèque » alors qu’il ne s’agit pas de bibliothèque institutionnelle, dès l’instant que la fonction bibliothèque est assurée.

J’en vois une nouvelle illustration dans la double page parue dans Micro Hebdo n°497 (25 octobre 2007 intitulée Une bibliothèque dans le micro : Sept sites pour télécharger gratuitement des livres (merci au collègue qui me l’a signalée).

« Des milliers d’ouvrage n’attendent que quelques clics de vitre part pour atterrir dans votre PC » écrit en exergue Benjamin Gourdet.

Voici ces sept sites, dans l’ordre de présentation :

Un seul de ces sites, le premier, est mis en oeuvre par une bibliothèque.

En encadré, Micro Hebdo signale encore un site de bibliothèque, http://bmlisieux.com, aux côtés de http://abu.cnam.fr, http://litteratureaemporter.free.fr et http://contes.biz ainsi que le site marchand http://www.numilog.com (et le dossier sur le droit d’auteur du ministère de la Culture : http://culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits).

Il faudra s’y habituer : la bibliothéconomisation de la société se traduit par une dissémination sans précédent de la bibliothéconomie (jusqu’à la bibliothéconomie de masse décrite par Olivier Erzscheidt).

Mais n’assiste-t-on pas un mouvement inverse ? Alors que la bibliothèque est concurrencée par son triomphe même, elle se remplit de ce qui n’était pas traditionnellement reconnu comme bibliothéconomique, avec la reconnaissance de la fonction du lieu indépendamment l’offre documentaire qui y est présentée.

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Trouver [le temps de] son blog

Posted by Dominique Lahary sur 20 octobre 2007

Chronos dévorant ses enfants, par Francisco Goya

Chronos dévorant ses enfants
par Francisco Goya

Inauguré le 9 septembre après une saisie rétrospective qui n’était que l’indexation commentée de mon site-entrepôt d’écrits et supports de présentation, ce blog n’a connu qu’un billet en septembre, le 17. Nous sommes déjà le 20 octobre, et toujours rien. Sinon trois brouillons cachés dans mon menu d’administrateur et d’autres dans mon disque dur. Il me faut bien «trouver mon blog» , comme on trouve le ton.Plusieurs collègues et amis m’ont dit : «il n’y a pas obligation» (de publier régulièrement) . Je ne vise certes pas la productivité d’Affordance, que je salue ici. Mais si je veux faire autre chose que continuer à indexer mon entrepôt (ce que je ferai de toutes façons), il faut bien trouver le blog, comme on trouve le ton.Je ne ferai guère de veille technologique, ou très occasionnellement: d’autres le font si bien, que j’espère avoir référencé ci-contre. Je ferai probablement, pour l’essentiel, du court billet de synthèse.

Jusqu’ici je ne me suis habitué, en matière d’écriture, qu’aux articles. des textes d’une certaine longueur, qui exigent un certain temps, fût-il discontinu, pour être achevés. Même sur biblio-fr, je produis essentiellement des articles.

Si si blog peut m’être d’une quelconque utilité (ainsi qu’à d’autres, pourquoi pas?), c’est dans un autre usage. Le texte court, vite écrit.

Car il faut du temps pour cela. Quand écrivez-vous, sur votre blog ou ailleurs ? Des Bibliothèques 2.0 a lâché le morceau le 19 octobre dernier : dans la fonction publique territoriale on produit moins. Eh oui, territorial, je ne blogue (ni n’écris d’article ni ne prépare d’intervention ou de cours) jamais au bureau. Et quand j’en sors, j’ai aussi une vie autre que professionnelle.

Pourtant la littérature professionnelle profite à tous, est d’intérêt public. Mais nous avons chacun des employeurs, des obligations, des équipes dont nous faisons partie, que nous dirigeons parfois (c’est mon cas). La question de la production «scientifique» personnelle, admise dans la fonction publique d’État, mais surtout pour les conservateurs me semble-t-il, ne peut guère être prise en compte dans la territoriale. Cela fait des années que j’ai l’impression de me faufiler entre temps contraient et temps choisi. Et souvent ça coince. Alors je rends des textes en retard, ou pas du tout.

Je n’avais nulle intention, en créant ce blog comme en commençant ce matin ce billet, d’emprunter le registre personnel, même si je lis avec intérêt ceux qui l’empruntent. Mais voilà : la question du temps est sortie naturellement sur mon clavier. Sacré temps !

Car si le numérique consacre l’avènement (partiel ! des ventres restent creux) d’une économie de l’abondance, le temps, lui, demeure impitoyablement soumis à l’empire de la rareté.

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