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Blog professionnel de Dominique Lahary, bibliothécaire. Mes propos n'engagent que moi.

Les horaires des bibliothèques, quelle histoire !

Posted by Dominique Lahary sur 31 mars 2015

Voilà que les bibliothèques sont dans le débat public. Cela n’arrive pas tous les jours, comment ne pas s’en réjouir. C’est à propos des heures d’ouverture. C’est à dire d’une demande de plus de bibliothèques, de lieux bibliothèques. On n’en est plus à entendre « avec Internet il n’y a plus besoin de bibliothèque ». Cela se savoure. La pétition Ouvrons plus les bibliothèques en janvier 2014 (suivie de la contre-pétition Ouvrir mieux) et , en ce début de 2015, en rafale : dans la foulée des attentats de janvier, la tribune de Jérôme Guedj dans Marianne, l’intervention de Patrick Weil sur France Inter ; puis l’amendement Filippetti à la loi Macron, enfin la mission confiée par Fleur Pellerin à la sénatrice Sylvie Robert. Le dossier à été suffisamment documenté. Nous disposons de statistiques, d’études, de comptes rendus et de témoignages. Une chose est claire . Dans les bibliothèques publiques françaises (car la moyenne d’ouverture en bibliothèque universitaire est de 60 heures), à effectif égal, malgré de louables avancées ici et là, les heures d’ouverture sont à la fois insuffisantes et peu adaptées.

Certes, il faut se défier des moyennes qui surévaluent la place des équipements en petites communes, très nombreux en France. Certes, l’adaptation ne veut pas dire uniformité des solutions quelle que soit la taille et l’environnement humain de l’établissement (midis, soirs, dimanche). Certes, il est légitime que pour les plages horaires spécifiques de justes compensations soient négociées. Mais tout ceci ne condamne pas à l’immobilisme.

J’ai déjà publié deux billets de blog sur cette question : le 11 novembre 2008 sous le titre Une bibliothèque doit être ouverte ou fermée et le 25 février 2014 sous le titre Communiquer sur les bibliothèques…ouvertes, Ayant eu récemment l’occasion pour une intervention de refaire le tour de la question, je ne développerai ici que deux idées présentées dans mon diaporama.

Le temps, c’est un service. anticafeL’ouverture c’est la condition d’accès aux services et, hormis le service du prêt pour ceux dont les disponibilités sont flexibles ou routinières, aucune plage n’est remplaçable par une autre, n’est déplaçable. Mais l’ouverture est aussi un service en soi. Elle donne la possibilité de rester, de revenir. Elle est la condition première des usages sur place, si divers au point que nous ne les connaissons ou ne les comprenons pas tous. J’ai compris cela en tombant par hasard, dans une rue de Paris, sur l’anticafé, un café où on ne paie pas les consommations, mais le temps passé. Le temps, c’est le service.

L’ouverture ne doit pas être la variable d´ajustement. Si on ne peut ouvrir plus que si l’ensemble des autres activités sont pleinement assurées, c’est que les horaires d’ouverture sont LA variable d’ajustement. La qualité à 100% au détriment de l’ouverture n’est pas la qualité du service public mais la surqualité contre le public.

A lire :

Et aussi deux rapports de l’inspection générale des bibliothèques (références ajoutées le 3 mai 2015) :

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